André Montmorency : J'aurais voulu être un artiste
Arts visuels

André Montmorency : J’aurais voulu être un artiste

André Montmorency trouve prétexte à flamboyance et à confidences, même sous les airs de son alter ego Pablo Van Momo. Champagne, showbiz et peinture.

Notre alter ego nous attend toujours dans le détour. On se lève de bon matin le jour de son anniversaire puis, presque malgré soi, nous voilà peintre. "Toute ma vie, j’ai dessiné, mais sans savoir que j’avais du talent", se souvient André Montmorency alias Pablo Van Momo, qui expose chez Boréart dans le cadre de l’événement Couleurs urbaines. "Quand j’étais petit, plutôt que d’écrire maison, je dessinais une maison. Je disais: "Je peindrai quand je serai vieux." Pour mes 60 ans, ma femme de ménage est arrivée avec un chevalet en disant: "T’es vieux, tiens."" Je suis allé dans un magasin de couleurs à 9h. À 9h30 je me mettais au travail. J’ai fait quatre tableaux dans la même journée et je n’ai pas arrêté depuis."

Ce Van Momo de peintre aura donc toujours été en latence chez Montmorency, le metteur en scène. "Ça fait 40 ans que je place du monde pour qu’on les voie tous. Les costumes extraordinaires dans certaines de mes toiles, ça vient directement de François Barbeau, avec qui j’ai appris au Théâtre du Rideau vert pendant 10 ans. Les couleurs, ça vient des éclairagistes avec qui j’ai travaillé. J’ai passé des journées dans des salles à dire: "Mets-moi donc un petit peu plus de rose dans ce coin-là." C’est de la peinture, ça!"

Avec son franc-parler spontané, l’artiste se rebiffe lorsqu’on lui pose un diagnostic de dédoublement de personnalité. "J’ai toujours trouvé ça un peu ésotérique de dire des affaires de même, mais c’est sûr qu’il y a une doublure quelque part sur le plan de mon tempérament. Quand André Montmorency regarde une de ses toiles, je t’avoue qu’il est bien impressionné. Je ne comprends pas comment je fais."

ONE-MAN-SHOW

L’artiste image avec truculence: "Tu peux sortir la fille de l’Est, mais pas l’Est de la fille" -on croirait entendre son personnage de Christian dans Chez Denise. Il ne pourrait donc se satisfaire d’accrocher ses toiles sur les cimaises et d’attendre les bras croisés que le week-end passe. Son emploi du temps: guide de galerie, un mini-one-man-show, ni plus ni moins. "Ça rend mes expositions un peu moins prétentieuses. Je suis là en tant qu’acteur et je raconte les toiles, qui ont des histoires. Par exemple, j’en ai une grande chez moi, c’est des maisons toutes croches. Je suis bloqué depuis un mois et là, je viens de comprendre pourquoi. Ça s’appelle Fête au village, donc il faut que je rajoute des personnages qui dansent devant."

Composée de 80 toiles, dont une section XXX – "très softcore", que les prudes soient rassurés -, l’exposition de Van Momo ne serait pas totalement Montmorency sans quelques confidences et secrets d’arcanes. Primeur à propos des coloris pimpants, sa marque de commerce, qui donnent vivacité et mouvement à ses oeuvres: "Je prends les couleurs qui sortent des pots parce que je ne suis pas capable de les mélanger. Des peintres vont travailler des heures pour obtenir un gazon, moi j’aime ça quand ça flashe. C’est mon côté show-business!"

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