Angelina McCormick : La beauté des fleurs
Les épreuves d’Angelina McCormick, présentées à la Galerie Red Wall de la School of the Photographic Arts: Ottawa, montrent pour la plupart des têtes de fleurs en solitaire sur fond uni. Côte à côte sur les murs de la modeste galerie, chacune possède un petit côté troublant.
À certains endroits, le témoin reconnaît la texture particulière de corolles effrontément artificielles, leur pigmentation prononcée ainsi que le fini luisant et impeccable de leur tige et de leurs feuilles plastifiées. À d’autres, ce sont les plis et les replis de pétales fatigués, de même que les couleurs ternies de végétaux véritables, ayant vieilli, qui occupent la place centrale des clichés.
À première vue, la thématique est banale. Le visiteur pourrait penser se retrouver devant l’inventaire botanique d’un jardin quelconque. Pourtant, l’artiste a bien su dépasser l’effet de la simple documentation.
La rigueur dont elle fait preuve étonne, tant dans la spécificité de son éclairage que dans la disposition et le choix de ses éléments photographiques. Les fleurs factices sont enrobées d’une aura de mystère, comme pour atténuer la fausseté et la froideur de leur existence; quant aux desséchées, elles semblent resplendir dans leur déchéance. Il faut voir la pièce Pot No. 1, solennelle, majestueuse et évocatrice, par sa présentation, de renouvellement soudain…
Certes, l’artiste produit des photos qui font dans le beau, mais ces dernières parviennent à projeter d’élégante façon les thèmes de la transformation, du vieillissement et de la superficialité, rappelant sans contredit la condition du corps et les concepts de beauté s’y rattachant. Jusqu’au 28 août.
À voir si vous aimez / Marie-Jeanne Musiol, Diane Arbus