En se déplaçant au milieu des machines à sons de l’artiste Jean-Pierre Gauthier, le visiteur déclenche une suite aléatoire de réactions de ceux-ci. Un concert singulier de grondements sourds, de tintements métalliques et de claquements secs envahit le Centre international d’exposition de Larouche. La partition de Résonances intermittentes, improvisée, n’est jamais la même. Des détecteurs de mouvement à l’affût guettent l’occasion de démontrer leurs talents de chef d’orchestre et d’envoyer des signaux aux instruments de leur choix.

Immobile, écoutez les instruments se calmer. Puis bougez, tout doucement au début pour les secouer et de plus en plus rapidement. Déplacez de l’air, marchez amplement dans l’espace pour les provoquer, pour qu’ils s’excitent et exhalent tous leurs sons. En somme, jouez de la musique autrement, en passant par les arts visuels.

Les installations de l’artiste ont un côté organique en raison de l’irrégularité de leurs manifestations ainsi que de leur arrangement en système. Une colonne est formée d’épais fils noirs; ces derniers courent au plafond dans tous les sens, reliant les sculptures entre elles. À cette colonne, qui constitue le véritable coeur de l’exposition, sont accrochés deux poumons, des moniteurs de télévision. Lorsqu’ils syntonisent deux canaux différents, ils émettent des impulsions électriques (des impulsions éclectiques!). Celles-ci sont transmises aux diverses parties du corps de cette étrange bête bruyante. Mais il faut pour cela qu’un des capteurs de mouvement ait détecté votre présence. S’ensuit de façon imprévisible un jazz calme ou cacophonique. L’impression d’avoir LE contrôle du bruit disparaît.

Les oeuvres cinétiques de Gauthier assument une esthétique de "patenteux", laissant fils, tuyaux et systèmes d’accrochage bien visibles. L’aspect chaotique de ces assemblages de roue de vélo, poubelle de métal, entonnoirs, etc. s’allie à une rigueur dans la technique et la démarche en général. La particularité apparaît dans l’interaction entre les dispositifs automatiques, dans leur connexion d’où surgit l’amusement. Alors, amusez-vous!

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MONTER AU CIEL

On connaît, ou bien on devine, l’étonnante richesse de la collection d’objets d’art de la Municipalité de Larouche. En complément à l’exposition Résonances intermittentes, une sélection de cette collection se laisse découvrir. Vous n’avez qu’à monter l’escalier du CIEL pour trouver à l’étage un coin d’Orient. De magnifiques statuettes indiennes s’accompagnent d’explications pour le néophyte du panthéon hindou. Il s’agit en effet de représentations de divinités et d’animaux sacrés. Datant du 14e au 19e siècle, les oeuvres d’argile, de bois ou de bronze témoignent du raffinement d’une culture qui fascine depuis des siècles. Votre visite vous permettra également de voir des impressions de l’artiste contemporain Micah Lexier.