L’OEil tactile : Arts démocratiques
Jusqu’au début septembre, L’OEil tactile présente son exposition Petits Formats, qui regroupe le travail de 20 artistes.
La plus belle qualité de L’OEil tactile selon Isabelle Clermont, membre ponctuel, c’est son ouverture. "Tu as une formation en arts? Tu es créatif? On t’offre ici un lieu pour diffuser. Il y a des artistes que ça ne dérange pas de mettre leurs oeuvres dans leur garde-robe. Mais il y en a plein qui veulent montrer leur travail parce que c’est un exutoire, un aboutissement, et que s’ils le laissent chez eux, il y a quelque chose de pas accompli. Leur objectif, ce n’est pas de faire le Musée d’art contemporain, c’est juste de montrer ce qu’ils font."
"Ça prend des centres pour toutes les sortes de pratiques. Pas juste pour l’art contemporain", poursuit l’artiste, qui rappelle du coup la raison d’être de l’association trifluvienne fondée en 1994. "D’année en année, le calibre monte en qualité. Je pense que cela découle du fait que la présidente soit une jeune [Ève Tellier-Bédard]. Elle travaille fort là-dessus. Elle dit qu’il faut laisser la chance à tout le monde. Mais il y a quand même un minimum qu’il faut se donner comme galerie; il faut donner le goût aux gens de venir et leur signaler que ce n’est pas juste du "matante", qu’il y a des choses de qualité."
Et des oeuvres intéressantes, il y en a plusieurs dans l’exposition Petits Formats, qui réunit les créations de 20 artistes aux démarches bien différentes. Parmi eux, on compte Thérèse T. Paquin (une octogénaire passionnée qui travaille le métal), Sylvie Drolet, Odette Pinard, Marie-Ève Bérubé, Karine Beaulieu (gagnante du prix Support à la diffusion), Luc Beauchesne, Isabelle Clermont et Ève Tellier-Bédard. Ces dernières ont par ailleurs profité de l’occasion pour réaliser ensemble une installation. Une oeuvre très poétique dont la forme rappelle vaguement celle d’un capteur de rêves. "Avec ce centre-là, on n’en a pas de pression. On peut vraiment expérimenter. On s’est donc lâchées lousses! On s’est dit: "Bien, on pourrait faire quelque chose avec l’îlot central." Et sans s’en parler, nos démarches se sont rejointes via l’organicité, la terre, les plumes, le souffle, le cocon… C’est peut-être la prémisse de quelque chose de plus gros", estime Clermont, qui s’envolera en octobre pour une résidence d’artiste au Mexique.
Outre cette installation qui occupe le centre de la salle d’exposition, les oeuvres ont été affichées sur les murs en respectant un certain lien de parenté entre elles. Ainsi, notre oeil passe tranquillement de l’abstraction à la figuration. Au total, quelque 200 créations sont présentées.
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