Symposium des arts de Danville : Art-circuit
Le Symposium des arts de Danville met toute la gomme pour devenir le plus important événement du genre dans l’est du pays. Rencontre avec le peintre Michel Boisvert, président d’honneur de cette année charnière.
L’objectif: que Danville soit la Mecque des arts visuels le temps d’un week-end. Mais le statut d’incontournable ne s’acquiert pas en criant ciseau. Pour y arriver, le Symposium des arts de Danville prend du galon et promet un réel happening qui va au-delà des arts visuels (avec des amuseurs de rue, de la musique…), tout en misant encore et toujours sur sa base: les artistes peintres.
L’un de ceux-ci se nomme Michel Boisvert. C’est lui qui a hérité du titre de président d’honneur. "J’ai fait le Symposium il y a 12 ans, lors de la première édition. Après ça, je n’ai pas pu venir pendant deux ou trois ans, mais depuis, j’y suis chaque année. C’est très sélectif; il y a une qualité exceptionnelle. Il y a seulement 40 artistes alors que le nombre de demandes tourne autour de 250. On n’y retrouve donc que des artistes professionnels. D’être le président d’honneur, c’est extrêmement gratifiant."
Le Symposium compte un volet international qui amena Michel Boisvert à user de son réseau de relations. "J’avais pour mandat de ramener un Français parce que j’ai passé l’hiver là-bas. Il se nomme Jacques Drai. Il reste à Montpellier. C’est un artiste très connu, très respecté dans le milieu de la peinture. Il fait de l’abstrait, un peu de cubisme." Grâce à son statut, le président d’honneur pouvait inviter un autre de ses confrères. Son choix s’est porté sur Guy Roy. "C’est un artiste de Thetford Mines. Il peint à la spatule. C’est un coloriste. Les gens vont avoir beaucoup de plaisir, car lui et Jacques sont de bons vivants, du monde très sympathique."
Un symposium, c’est un lieu de rencontres, d’échanges. "Les artistes viennent y peindre devant public. On se fait poser des questions, les gens viennent voir comment on travaille." À cet effet, Danville se démarque par son site. "C’est magnifique. Beau temps, mauvais temps, tout se déroule à merveille parce que les gens se promènent d’une église à l’autre pour rencontrer les artistes. Il y a un circuit." La foule y est bigarrée, mais compte plusieurs acheteurs. "Le Symposium attire les amateurs d’art et les collectionneurs. Il y a beaucoup de ventes qui se font sur le site; ça fonctionne très bien à Danville."
LES RÈGLES DE L’ART
Pour sa 12e édition, le Symposium désirait mettre en valeur les richesses de l’art et du patrimoine bâti. En ce sens, les paysages que peint Michel Boisvert incluent très souvent une ou plusieurs maisons typiquement québécoises. "Quand j’étais petit, je rêvais d’être architecte. Je me faisais des plans de maison."
Avec leurs toits aux couleurs pimpantes, ces maisons contribuent au style du peintre. "J’ai une technique particulière. Contrairement à tout le monde qui commence par le ciel, du plus loin au plus rapproché – dans les règles de l’art, c’est comme ça -, moi, je commence par le proche et je m’en vais vers le fond de la toile. Le chemin, c’est le début du tableau, et le ciel, c’est la fin. Et le ciel, c’est ma signature, ma liberté. C’est là que je peux faire ce qui me plaît; il n’y a plus de contraintes."