Sylvie Crépeault : Scène de mariage
Peut-on se marier 12 fois? L’artiste Sylvie Crépeault a réussi l’exploit, ou du moins l’a-t-elle astucieusement imaginé. Elle propose, au Centre d’exposition L’Imagier, une série amusante de photographies dans lesquelles elle tient le rôle de la principale intéressée, soit une mariée revêtant en 12 occasions la robe sacrée (précisons qu’elle porte dans chaque épreuve une tenue différente), accompagnée de son fidèle et traditionnel cortège. La toile de fond: les façades bien astiquées de 12 jolies églises.
De façon pertinente, chaque composition est articulée autour d’un style, le choix délibéré des costumes et du maquillage des personnages définissant ce dernier. Les titres en précisent également la nature: Mariage avec le père Noël, Mariage fantôme, Mariage western… Même si ces derniers évoquent une certaine banalité, l’interprétation de l’artiste, elle, ne s’en ressent pas, donnant tout l’intérêt au travail. Crépeault parvient ainsi à dépasser les balises qu’elle s’est fixées, soit que ses "réalisations fassent écho aux images diffusées par les mass médias, dont les magazines et la société de consommation."
Et devant les oeuvres, le témoin ne peut s’empêcher de s’interroger: la célébration du mariage serait-elle ici critiquée, ou simplement revalorisée? Toute la mise en scène confirme un côté théâtral, et par extension le côté artificiel ou superficiel de la cérémonie protocolaire, mais montre aussi des éléments de sa tradition. La réponse n’est pas implicitement donnée, mais il y a lieu de croire que la réflexion sur ce sujet ne fait que commencer… L’exposition J’me marie, j’me marie pas est présentée jusqu’au 31 octobre.
À voir si vous aimez /
Vanessa Beecroft, Cindy Sherman