Simon Dupuis : D'un trait
Arts visuels

Simon Dupuis : D’un trait

Avec Héros en séquences, Simon Dupuis dévoile différents pans du travail d’illustrateur.

Une toile de Laurel et Hardy à la plage respectant les codes vestimentaires des années 2000; une illustration d’Einstein, plus expressif que jamais; un calendrier aux couleurs de RDS inspiré de vedettes sportives… Les oeuvres que Simon Dupuis présente tout le mois d’octobre à la Maison Rodolphe-Duguay ratissent large. Elles ont cependant un dénominateur commun: les héros et les superhéros. D’où le titre de l’exposition, Héros en séquences.

"Ce sont des oeuvres assez récentes. Mais dans la production que je fais, il y a beaucoup de choses qui doivent demeurer dans la confidentialité. Alors, je ne peux pas tout montrer. Cependant, j’ai essayé d’afficher le plus de choses intéressantes qui peuvent toucher un large public", indique le dessinateur, avant de poursuivre dans un même souffle: "Il faut dire que j’ai vécu ici. Les dernières années de mon secondaire, je les ai faites à Nicolet. J’ai gardé des liens, j’ai encore des amis ici. Ma conjointe vient de Nicolet. Donc, le but de l’expo, c’est entre autres d’aller atteindre les gens que j’ai côtoyés avant, de faire de petites retrouvailles."

Profitant des différentes pièces de la demeure ancestrale, l’illustrateur a créé des petites bulles pour chacun de ses projets. Dans la cuisine, il a rassemblé des illustrations ayant servi à des publicités de magazines ainsi que des huiles mettant en vedette des superhéros (connus et imaginaires) et des artistes inspirants (Coeur de pirate, Miles Davis, M…); dans la chambre à coucher, des extraits de La Porte d’Ishtar, la première bande dessinée qu’il a illustrée; et finalement, dans la salle de séjour, des outils promotionnels destinés au canal RDS. "La notion de plaisir est très importante dans ce que je fais. Les gens peuvent s’en rendre compte en regardant l’expo. J’aime ça m’amuser. Dans les tableaux, je cache parfois des personnages. Il y a des clins d’oeil, un peu comme dans les jeux Où est Charlie?"

UNE LIGNE COURBE

Le curriculum vitae de Dupuis est bien garni et compte, entre autres, la réalisation de campagnes publicitaires pour Nestlé, Air Transat, Labatt, Pfizer et Postes Canada. Le dessinateur ne le nie pas: ces contrats, il les a décrochés en bossant dur. "Oui, il faut travailler fort, mais quand on sème – et on s’aime, les deux peuvent s’appliquer -, on met beaucoup d’énergie et on vient à récolter certains fruits. Quand on commence, on a peut-être des contrats qui sont plus modestes. Mais quand on décroche un premier mandat qui est important, il nous en apporte d’autres aussi intéressants. On dirait qu’il y a un effet pyramidal là-dedans!" Puis, le passionné enchaîne: "Pour moi, c’est important d’exposer ici, car je suis dans la maison d’un artiste que je respecte beaucoup. Rodolphe Duguay, lui-même, a choisi une voie qui n’était pas nécessairement la plus facile. De ce que je connais de lui, il aurait pu, à l’époque, faire des choses qui étaient plus lucratives ou à la mode, mais il a choisi de faire ce qui lui parlait. Moi, je le retrouve un peu à ce niveau-là, car quand j’ai décidé d’être illustrateur, je n’ai jamais regardé combien d’argent ça pouvait me rapporter. Je me suis plutôt demandé: est-ce que ce sont des projets qui peuvent m’amener là où je veux aller?" Il semble bien que la réponse fut positive!

À voir si vous aimez /
La bédé, les superhéros, les mondes imaginaires