Vincent Meurin : Les marques du temps
La Galerie de l’Alliance française présente, jusqu’au 22 octobre, l’exposition Résistance, de l’artiste Vincent Meurin. Ce dernier a notamment remporté le deuxième prix en photographie au concours Rodeo 2008 de l’Association canadienne des photographes illustrateurs en communication, et a participé à l’exposition Repères, en novembre 2009, aux côtés de Gabor Szilasi et de Bernard Campeau.
À travers Résistance, des photographies grand format arborent des plans rapprochés du corps humain: un genou plissé, un coude à la peau pendante, un cou orné de perles, qui s’étire et qui montre fièrement les marques du temps. Dans d’autres images, ce sont des taches pigmentaires qui sont mises en évidence, un crâne à la chevelure presque inexistante, ou des pieds desséchés, dont l’enveloppe qui les recouvre donne l’impression qu’elle pourrait facilement être arrachée. À côté de chaque épreuve se trouvent des portraits minuscules, qui passent quasiment inaperçus, mais qui révèlent l’identité des corps photographiés, soit celle de gens issus des forces armées dans leurs traditionnels habits militaires.
Le sujet est d’une certaine simplicité, et sa présentation, tout aussi modeste, mais la force des oeuvres réside surtout dans le fait que l’artiste a réussi à dévoiler le corps âgé sous sa vraie nature, c’est-à-dire ridé, plissé, couvert d’un fin duvet, bref, imparfait, et qu’il l’a aussi habilement magnifié. Le spectateur est ainsi subjugué par une facette du corps qu’il connaissait peu, et ne se lasse pas d’admirer le fin rendu de ses détails et le jeu savant de sa luminosité en contraste avec ses zones ombragées. À ne pas manquer.
À voir si vous aimez / Les expositions de Jocelyne Alloucherie et de Justin Wonnacott à la Galerie d’art de l’Université Carleton