Fascinante exposition que celle présentée à l’Espace Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau. Jusqu’au 23 janvier, la photographe Adrienne Herron fait voir un corpus troublant, une réflexion profonde sur les responsabilités d’une génération envers une autre, les traits génétiques et les mystères du processus de vieillissement, comme l’indique son feuillet explicatif.

Intitulée Plus de 18 ans, plus de 80 ans: Le projet des générations, la production montre le visage, en gros plan, des membres issus d’une même famille. La grand-mère, sa fille et sa petite-fille, chacune représentant une génération, se retrouvent côte à côte pour former d’étranges triptyques. Ces derniers sont surtout intrigants, renvoyant des images que les médias, entre autres, ne diffusent pas habituellement.

Les figures, sans être repoussantes, sont atypiques, loin des canons de beauté classiques. Les traits des personnages, mis en évidence par l’uniformité des arrière-plans et de l’éclairage photographique, frappent aussi par leur incroyable authenticité. Dans son feuillet explicatif, l’artiste qualifie d’ailleurs son approche de détaillée.

Et c’est devant ces physionomies sans expression que le spectateur s’arrête, perplexe. À la lecture des oeuvres, il oscille entre la recherche de la ressemblance héréditaire des protagonistes et celle de leur individualité. Mais il y reste accroché, pour quelques instants. Car au bout du compte, l’oeuvre le renvoie, qu’il s’en réjouisse ou non, au sort irrévocable de son existence.

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Orlan, Cindy Sherman