Aline Beaudoin : Paysages marins
Arts visuels

Aline Beaudoin : Paysages marins

Dans Escales et Dérives d’Aline Beaudoin se cache le spectre de Carleton-sur-Mer, en  Gaspésie.

Il y a bon nombre d’années qu’Aline Beaudoin explore le thème de la barque dans son travail: l’objet, sa forme, l’idée du voyage… Dans Escales et Dérives, l’artiste de Trois-Rivières, qui a eu le privilège d’exposer en Chine au printemps dernier, tourne à l’envers son habituelle embarcation pour lui donner une autre vocation. "Ça vient de l’idée des Amérindiens qui étaient nomades et qui parcouraient de grandes distances. Ainsi, leur canot leur servait d’abri", raconte-t-elle.

Le déclic s’est produit alors qu’elle effectuait un séjour à Carleton-sur-Mer, en Gaspésie. "De là où je logeais, on voyait le bord de la mer, le barachois. Là, il y avait toute une lande de grève où il y avait des cabanes de pêcheurs. C’était l’hiver, il faisait un froid terrible. Je ne pouvais pas me rendre aux cabanes: c’était trop loin, il y avait trop de neige. Et cette cabane m’a fascinée", dit-elle en pointant l’une de ses oeuvres. "À travers une espèce de grand rectangle, qui est en fait une fenêtre, on voyait la mer. L’été suivant, je suis retournée au même endroit et j’ai vu que la cabane n’avait pas de mur en avant. C’était un abri pour que les pêcheurs puissent débarquer leurs poissons, les arranger et repartir en mer. Par la suite, l’idée de l’abri est restée."

L’expo présentée au rez-de-chaussée de la maison Hertel-De La Fresnière regroupe quatre livres d’artiste, des gravures sur bois et des dessins au fusain – des oeuvres stylisées et contemplatives d’où émane une force tranquille. "J’aime beaucoup le travail au fusain parce que c’est direct. Les noirs sont très noirs sur le papier blanc. C’est un contraste important. Aussi, le dessin, ça a un côté plus spontané. J’en commence un et je n’ai pas de peur de le rater parce que c’est juste une feuille de papier. Si je ne suis pas contente, je prends une autre feuille et je recommence. Tandis que pour la gravure, quand on a gravé la planche, qu’on a déjà imprimé un ou deux passages, là, on ne veut pas se tromper, parce qu’il y a tout le bagage qu’on a mis dessus que l’on risque de perdre. C’est beaucoup plus long et engageant de travailler la gravure sur bois", souligne la créatrice. Ainsi, sa prochaine production devrait-elle être uniquement axée vers le dessin? "Il va toujours y avoir de la gravure pareil. C’est ma technique depuis tellement longtemps."

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