C’est ce que c’est / Musée des beaux-arts du Canada : Nouvelle vague
L’exposition C’est ce que c’est présentée au Musée des beaux-arts du Canada permet une vaste incursion dans l’univers des artistes d’aujourd’hui.
Avec sa présentation de plus 70 oeuvres contemporaines réalisées par une cinquantaine d’artistes du pays, C’est ce que c’est: Acquisitions récentes d’art actuel canadien est une exposition de belle envergure. Même si plusieurs visiteurs pourraient rester perplexes après avoir lu le premier panneau de la présentation, qui indique que "l’exposition n’est pas thématique et, comme telle, ne fournit aucun point de vue ou angle d’interprétation des oeuvres présentées", ces derniers se rendront bientôt à l’évidence: une telle quantité d’ouvrages aussi variés ne se classifie pas facilement dans une seule et même catégorie.
Quiconque se sent d’attaque pour passer le temps nécessaire à lire les vignettes qui accompagnent chaque oeuvre y trouvera son compte, car en certaines occasions, force est de constater que le discours de l’artiste est indissociable de son oeuvre. C’est le cas notamment de la série Jalousie, de James Carl, ou de la courte et intéressante projection vidéo d’Antonia Hirsch.
Parmi les travaux à ne pas manquer, notons L’amateur doué, le 10 novembre 1962, un immense triptyque photographique lumineux de Rodney Graham. La mise en scène méticuleusement planifiée, dans laquelle l’artiste tient lui-même la vedette, allie savamment performance et peinture, en plus de renfermer maintes références historiques et culturelles. L’artiste montréalais Benny Nemerofsky, pour sa part, met son talent d’acteur à profit dans une vidéo touchante et évocatrice. À la fois chantées et dansées, ses interprétations de Live to Tell devant 16 caméras de surveillance sont projetées simultanément sur l’écran et offrent au témoin un spectacle intime et divertissant.
Déployé sur cinq panneaux, le dessin fantaisiste de Simon Hughes séduit par sa narrativité humoristique et sa facture enfantine, mais, truffé de références subtiles à la fonte des glaciers, il devient vite une dénonciation de nos travers environnementaux. Entrepôt frigorifique, de Jeff Wall, transfigure admirablement la banalité d’une scène dont on ne soupçonnait pas la splendeur. Puis, un véritable coup de coeur: la précieuse Rue Tecumseth, de Kevin Yates. Gageons que parmi le foisonnement incomparable des oeuvres grand format de l’étalage, peu d’entre vous la remarqueront du premier coup.
À voir si vous aimez /
L’exposition I Killed the Group of Seven, à la Patrick John Mills Contemporary Fine Arts Gallery, Perceptions: Réinterpréter la collection d’oeuvres d’art de la Ville d’Ottawa, à la Galerie d’art de l’hôtel de ville (dès le 3 décembre)