Jean-Pierre Gaudreau : D’arbre en arbre
Après les bateaux et les ours, ce sont maintenant les végétaux qui prennent racine dans les oeuvres de l’artiste centricois Jean-Pierre Gaudreau.
"La thématique de l’arbre, ça a commencé en voyage il y a deux ans", amorce Jean-Pierre Gaudreau, en faisant référence à Avec présence végétale, sa nouvelle expo où l’arbre occupe une place de maître. "Ma conjointe et moi étions en Inde. Je venais de terminer mes projets ici et je retombais un peu dans le vide. Je me cherchais une piste."
Alors qu’il relit les carnets de sa compagne (l’écrivaine Monique Juteau), il y remarque la présence constante des végétaux. Comme ils avaient déjà parlé de faire un projet en commun, Gaudreau saisit l’occasion et décide d’explorer ce même thème, mais à sa manière. "On retrouve beaucoup l’arbre intégré à l’urbain, à l’architecture dans mes oeuvres. Il y a des questionnements aussi. C’est d’ailleurs dans l’ère du temps, le discours écologique. Mais je traite de cette présence végétale-là dans le quotidien. Je ne pars pas avec une piste engagée. Quand je choisis de dessiner quelque chose, c’est plus par plaisir, pour voir jusqu’où je peux aller avec ça." Le résultat est très ludique. "C’est ludique dans le jeu. Oui, ce sont des arbres, mais ce ne sont pas des espèces spécifiques. C’est graphique. J’essaye de me renouveler d’une fois à l’autre en jouant avec les branches, les feuilles, le tronc, les racines… En fait, on cherche toujours l’image idéale. On ne l’atteint jamais. Mais, des fois, on s’en rapproche."
Avec présence végétale réunit la vingtaine de dessins issus de sa collaboration avec Juteau (le livre Un pied dans le vide publié aux Éditions d’art Le Sabord), des pastels gras (des arbres amusants qui s’inspirent de certaines connaissances, dont l’artiste Élisabeth Mathieu et le poète Guy Marchamps), des gravures ainsi que des créations rattachées à ses récents projets d’intégration des arts à l’architecture. "C’est une expo qui fait le bilan de 2009 à aujourd’hui, qui fait l’état des stocks", estime l’artiste.
En posant un regard sur sa production des deux dernières années, Gaudreau remarque d’ailleurs un changement dans sa manière de travailler. Il admet jongler un peu plus avec le facteur risque. Un vertige qu’il ne déteste pas. "Cette fois-ci, j’y suis allé de façon plus directe. Dans le passé, j’avais plus tendance à me faire des petits carreaux et à construire ma composition."
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