Jean-Maxime Dufresne / Euroland : Carnets de voyage
Arts visuels

Jean-Maxime Dufresne / Euroland : Carnets de voyage

De retour d’Euroland, Jean-Maxime Dufresne vide ses valises. Dans celles-ci, pas de souvenirs, mais des images du territoire, témoins d’une Europe en mouvement.

Intéressé par les transformations de l’espace urbain, Jean-Maxime Dufresne propose une sorte de récit de voyage qui n’a rien des Grands Explorateurs. Dans Euroland, l’artiste documente à sa façon les traces que laissent les activités humaines sur leur environnement. "Mes recherches portent un regard critique sur les transformations des villes. Elles imaginent en quelque sorte des scénarios complémentaires à l’architecture habituelle. Pour Euroland, l’accent fut mis sur un inventaire d’images qui révèle discrètement un empire de signes et de relations sur l’évolution de la matière urbaine, en scrutant de plus près quelques aspects du territoire européen", explique-t-il.

De juillet à septembre dernier, l’artiste-chercheur s’est improvisé touriste en Suisse, en Allemagne, en France, en Espagne et en Turquie. La caméra en bandoulière, il a repéré différentes manifestations spatiales qui ont mené à un immense casse-tête, à l’image de cette "nouvelle Europe" en pleine mutation.

Que ce soit avec une murale de photos, une station vidéo ou un montage de découpures de journaux européens, l’installation d’Euroland témoigne d’un continent en crise (économique, politique, identitaire), mais Jean-Maxime Dufresne n’a pas la prétention de cerner une quelconque issue. "Mon travail étant celui d’un étranger en transit, j’ai voulu plutôt m’attarder à quelques cas particuliers de transformations urbaines en cours en Europe et à ce que celles-ci révèlent lorsqu’on les met en commun."

C’est au Centre en art actuel Sporobole que Jean-Maxime Dufresne ouvre ses valises et, tels de vigilants douaniers, les visiteurs doivent faire preuve de zèle pour démêler ce qui fut ramené au pays. "Oui, il y a une (sur)abondance d’informations et le visiteur a un rôle important à jouer pour décoder le contenu et y créer ses propres associations. Il y a un bruit visuel et sonore évident, mais c’est l’instabilité que cela peut provoquer qui m’intéresse, d’avoir à se situer dans ce qui-vive. La vie des espaces urbains n’a absolument rien de figé."

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