Revue 2010 / Arts visuels : Des lauriers et des roses
Le temps de la rétrospective annuelle est une fois de plus arrivé, avec tout ce qu’il entraîne de nostalgie et de réminiscences heureuses. L’heure des lauriers et des roses est venue pour vous, artistes.
Enluminer plusieurs créations et expositions d’exception est toujours une joie: celle de saluer la formidable effervescence de ces dernières années avec des évènements qui font maintenant institution à Québec (Manif d’art, Mois Multi), ou d’autres nouveaux venus (Accident, Relève en Capitale) qui ont marqué profondément le milieu des arts visuels. Mais, trop souvent, l’exercice de décantation demeure cruel. Il implique que l’on doive garder dans l’ombre des oeuvres, des expositions, des artistes aimés qui ont su nous tirer sourires, battements de coeur, mille soupirs bouleversés d’émotions indicibles. À ceux-ci, disons-le, notre choix n’enlève rien à la qualité, bien au contraire…
1. ACCIDENT
PATRICK BERUBE, DAN BRAULT, BLAISE C. CHOUINARD, JOSEE LANDRY SIROIS, NATASCHA NIEDERSTRASS ET CATHERINE PLAISANCE
(326, RUE DES COMMISSAIRES EST)
Événement indépendant, prémices d’un "Off" de la Manif d’art 5, l’exposition regroupait un corpus d’oeuvres originales d’artistes émergents du Québec. D’une franche inventivité et dans un lieu inusité, cette initiative a été une splendide contribution que l’on espère voir répétée…
2. RETRACER LA PEINTURE
STEPHANE LA RUE
(MNBAQ)
Issue du commissariat conjoint de Marie-Ève Beaupré et de Louise Déry, la rétrospective de l’oeuvre d’une singulière subtilité de Stéphane La Rue (1993-2009) a figuré parmi les riches expositions de 2010. Par leur parfaite simplicité et leur accrochage impeccable, ses monochromes blancs ont su bouleverser notre regard sur les productions québécoises actuelles.
3. STEFANE PERRAUD
(LA CHAMBRE BLANCHE)
On se souviendra de cette installation admirable, à la fois politique et poétique, qui présentait une nuée de mouches à feu prenant leur envol, essaim simulé au moyen d’une structure de plexiglas suspendue dont l’effet était particulièrement réussi. Quelle oeuvre et quel artiste!
4. IDENTITES HYBRIDES
YUJI HIRATSUKA
(ENGRAMME)
Pour plusieurs amateurs, l’exposition de Yuji Hiratsuka a superbement démontré que les codes visuels de l’estampe japonaise peuvent être renouvelés et réactualisés dans une matière colorée et éclatante.
5. MICRODRAMA
SEBASTIEN CLICHE
(OEIL DE POISSON)
À mi-chemin entre le laboratoire et le plateau de tournage, MICRODRAMA, que présentait Sébastien Cliche dans la Grande Galerie, a été un véritable moment de réconciliation avec l’installation et une magnifique exposition de clôture de la programmation du 25e anniversaire de l’OEil de poisson.