Revue 2010 / Arts visuels : Revue 2010
Souvent confrontés à des choix difficiles devant l’offre culturelle foisonnante, les gens de la région ont eu droit à une grande qualité dans les propositions en arts visuels cette année.
On le sait, au moment où elle est sur le point d’expirer, on dit toujours d’une année qu’elle fut chargée. Peut-être qu’en faisant le point, on constate avec un étonnement naïvement renouvelé combien 12 mois contiennent de jours. Mais c’est un fait, 2010 bat des records à Saguenay et Alma.
Commençons par le pot, pour faire changement. Un coup de gueule à l’exposition U Can’t Touch This de Dominique Sirois, accueillie par Espace virtuel, qui s’est avérée franchement décevante. Voilà, c’est dit.
Passons maintenant aux coups de coeur. La programmation de Séquence fut particulièrement épatante. D’abord, Le retour du roi en janvier nous a fait renouer avec le travail de Denys Tremblay. Puis, en mars et avril, Pascal Grandmaison (qui s’est vu sélectionné comme semi-finaliste au Prix artistique Sobey à l’automne) nous proposait plusieurs de ses fascinants films. La plage estivale fut inondée des soleils et des ombres de la remarquable Diane Landry, qui occupait l’entièreté du bâtiment. Quelques artistes ont également su toucher l’imaginaire. On pense à Mario Duchesneau (Le Lobe), Josée Pellerin (Centre Sagamie), Philémon Vanorlé (Langage Plus) et François-Mathieu Hotte (Espace virtuel).
Certains événements ont électrifié nos yeux et nos cerveaux. La biennale Trafic’ART était de retour après une année supplémentaire d’attente causée par les travaux de rénovation effectués à Séquence, son instigateur. "Commissariée" par Nicole Gingras et rassemblant 25 artistes, Trafic’ART a investi Séquence, Espace virtuel, Le Lobe, le Hangar du Vieux-Port, la Bibliothèque de Chicoutimi et la salle Murdock. D’une ampleur surprenante, l’événement a réuni une foule nombreuse à son vernissage progressif. Ensuite, le Zoom Photo Festival a fait des flammèches lors de sa naissance en novembre. Le dernier-né des festivals consacrés au photojournalisme a suscité un bel engouement et présenté un calendrier alléchant. À Alma, un magnifique projet s’est concrétisé. Il s’agit de la réalisation de La Glissoire, une sculpture de bois enveloppant un immense pin blanc vivant. Elle prend place de façon permanente au parc Falaise, accessible au public. L’oeuvre du collectif Cédule 40, une initiative d’IQ L’Atelier, a été inaugurée en septembre avant la tenue d’un forum de discussion sur l’utilisation du bois en arts visuels. Enfin, la Rencontre internationale d’art performance de Québec a exhalé un météore à Langage Plus le 25 septembre. Dans le cadre de ses événements satellites, nous avons eu droit à une soirée d’art-action durant laquelle ont performé quatre artistes en provenance d’Asie (Amanda Heng, Sang Jin Lee, Nyan Lin Htet et Gim Gwang Cheol), ainsi que Maxime Bisson, artiste de la relève du Saguenay.
Pour clôturer cette année, souhaitons-nous de l’art sans modération en 2011, et souhaitons à l’art un public enthousiaste, car ce sont les individus qui font en sorte qu’il est bien vivant.