Vous saviez que le 3 décembre était la Journée internationale des personnes handicapées? Un mois après l’événement, il est évidemment un peu tard pour en parler.

C’est néanmoins avec cette date qu’a coïncidé l’ouverture de l’exposition Perceptions, à la Galerie de l’hôtel de ville d’Ottawa. Un projet d’exposition fort ambitieux, qui consiste en la réinterprétation de quatre oeuvres tirées de la collection de la Ville par sept artistes vivant avec une déficience. Le tout coordonné par une équipe de conservateurs, d’historiens de l’art, d’universitaires et d’autres partenaires, dont certains sont des personnes sourdes ou handicapées.

Ainsi, l’expo s’ouvre sur de nouveaux horizons, tant par son contenu que par son aménagement. D’abord, l’inclusion, dans cette présentation, d’oeuvres d’artistes souffrant de surdité ou d’autres handicaps (ces derniers étant clairement identifiés comme tels) abolit les frontières liées au processus créatif, souvent considéré comme exclusif à une certaine élite; les oeuvres des artistes dits "normaux" ne se différencient d’ailleurs pas des oeuvres des autres artistes. Ensuite, l’exposition peut être visitée à l’aide de divers moyens adaptés: vidéos qui remplacent les cartons descriptifs et dans lesquelles tous les artistes s’expriment sur leurs oeuvres, interprétation gestuelle, description sonore et écrite de leurs propos… Le visiteur en quête d’une expérience multisensorielle sera amplement servi et n’hésitera pas à repasser pour tenter l’expérience à nouveau. À ne pas manquer: l’oeuvre de Jolanta Lapiak, qui reprend avec fidélité les composantes formelles du travail de Shahla Bahrami, et le discours touchant entourant Prends ma main, de Jessica MacCormack. Jusqu’au 16 janvier.

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