Marcel Bellerive : Une caverne d'Ali Baba
Arts visuels

Marcel Bellerive : Une caverne d’Ali Baba

Le Musée Pierre-Boucher consacre une exposition au regretté Marcel Bellerive (1934-2004), artiste d’origine grand-méroise qui se démarqua jusqu’à New York.

Ces jours-ci, le Musée Pierre-Boucher accueille une exposition colossale sur Marcel Bellerive, artiste multidisciplinaire qui fut président de la Royal Canadian Academy of Arts en 1984. Si la publicité à la veille de l’événement parlait de 125 oeuvres, ce sont finalement plus de 200 qui ont été accrochées sur les murs du lieu de diffusion trifluvien.

Ainsi, le mot rétrospective nous brûle les lèvres. Un peu à tort. "C’est quasiment comme une rétrospective, mais la succession n’a pas voulu qu’on appelle ça comme ça", indique la directrice du Musée, Françoise Chainé. "Marcel Bellerive a commencé à travailler un petit peu avant 1959, alors que les oeuvres qu’on a ici commencent en 1959. On n’a pas tout à fait le début de sa carrière. Mais on a tellement d’oeuvres qu’en un sens, ça fait comme une rétrospective."

En effet, Regards 1959-2004 se révèle une véritable caverne d’Ali Baba, tant elle renferme de trésors: des gravures, des toiles, des montages avec des sacs de papier, des croquis, des gouaches, des aquarelles, des dessins à la mine de plomb et à l’encre… "Je vous dirais qu’à l’exception d’une oeuvre qui a été prêtée, parce que la famille tenait à ce qu’elle soit exposée, ce sont toutes des oeuvres qu’il y avait dans la maison de M. Bellerive au moment de son décès." Vraiment? Mais comment le musée est-il tombé sur cette petite mine d’or? "Quelqu’un nous avait demandé pourquoi on n’avait pas de Marcel Bellerive. Alors, on est allés à la pêche, comme c’est l’un des mandats du musée de collectionner les oeuvres d’artistes locaux, régionaux et québécois. Marcel Bellerive avait laissé sa marque à Shawinigan et à Grand-Mère. Il avait travaillé avec Stelio Sole, avait été confrère d’atelier avec Richard Normandin", confie la directrice qui, au terme de ses recherches, a fait la connaissance de la dernière conjointe de Bellerive, l’artiste Denise Dionne.

UN ARTISTE MECONNU

Né dans la région, Marcel Bellerive a été très actif dans le milieu des arts. "Il avait fondé à Grand-Mère Le Grenier des artistes. Il avait aussi donné des cours, en plus de présenter de très nombreuses expositions au Québec, à New York et à Vancouver." Ainsi, on se demande pourquoi il demeure méconnu d’une certaine génération. "Je pense que les gens du milieu qui peuvent le connaître étaient dans la région de Montréal, puisque Bellerive y a vécu les dernières années de sa vie. Il a enseigné à l’UQAM et à Concordia. Si on se reporte en arrière, il y avait aussi moins de mise en marché et de publicité autour des artistes. Ces derniers faisaient une expo et ça n’avait peut-être pas plus d’impact que ça", conclut Françoise Chainé.

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