Parasites : Affreuses bestioles
L’art rencontre la science dans Parasites, exposition collective organisée par l’Unité de recherche en arts visuels (URAV).
Des indésirables, des insectes se nourrissant de sang, des bibittes faisant la course sous les matelas… Voilà quelques-unes des images qui nous viennent en tête lorsqu’on pense au mot parasite. Mais dans le milieu des arts visuels, quel autre sens peut-il prendre?
"On est à une époque de la citation, où presque toutes les oeuvres sont inspirées de quelqu’un ou de quelque chose", amorce le sculpteur Jean-Paul Martel. C’est justement en suivant cette ligne directrice (élargie) que lui et neuf autres artistes ont créé une ouvre pour l’exposition collective Parasites.
Parmi les créations, un autoportrait réalisé à la manière des mangas (Josette Trépanier), la photographie d’un chevreuil dans la mire d’un chasseur (Denis Charland), une sculpture rappelant l’actuel problème des punaises de lit (Roger Gaudreau) ainsi qu’une intrigante oeuvre en verre parasité (Akiko Sasaki). Quant à Martel, il a réalisé un moulage de celui qu’il considère comme le plus grand parasite sur Terre: l’homme. "Je me suis inspiré de l’art pariétal, des représentations de mains que l’on voit dans les cavernes. Jadis, les gens mettaient leur main sur le roc, puis soufflaient de l’eau et de l’ocre rouge pour laisser une trace. Aujourd’hui, en regardant ça, on ne peut pas savoir si c’était la main d’un homme ou d’une femme. C’était un humain. Je me suis inspiré de ça pour laisser une trace de pas que j’ai coulée dans le béton." L’artiste n’est d’ailleurs pas le seul à montrer l’homme du doigt dans son travail. Aline Beaudoin, à travers une suite de trois gravures, sonne l’alarme en ce qui concerne l’exploitation du gaz de schiste au Québec. "J’ai fait un effort pour chercher ce que ça voulait dire pour moi le parasitage. Ce qui se passe sur la planète, c’est préoccupant et c’est peut-être une forme de parasite. D’emblée, je n’aurais pas associé les parasites à un événement qui me tracasse. Mais quand j’ai pensé aux gaz de schiste, je me suis dit: "Ça, c’est le parasite qui va nous bouffer!""
Une auréole d’épines semble donc flotter au-dessus du terme parasite. Est-ce vraiment le cas? "Il peut y avoir un côté positif au parasitage, rétorque Martel. L’oiseau qui parasite le rhinocéros, mais qui lui nettoie tout le temps les oreilles et les narines… Sauf que quand on travaille une exposition comme ça, c’est plus tripant d’être dramatique!"
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