Sexy Polaroid : Polaroid, mon amour
Arts visuels

Sexy Polaroid : Polaroid, mon amour

Cette année, Québec tombera sans doute amoureuse de la photographie. Nous constatons déjà les premiers effets de cet enthousiasme alors que s’ouvre sous peu Sexy Polaroid, à L’Établi. Entrevue.

Pour célébrer sa première année d’existence, L’Établi propose une exposition plutôt originale. "Elle fait suite à notre exposition de groupe Baby Brownie, qui a connu un franc succès avec une courte itinérance un peu partout dans la ville, explique la porte-parole, Julie Lambert. La contrainte de cette expo était qu’il fallait réaliser des oeuvres en utilisant le mythique appareil Polaroïd pour faire une suite d’images. Sur cette lancée, on récidive donc avec Sexy Polaroid."

Comme elle nous l’explique, l’usine Polaroïd, fermée il y a peu de temps, a été reprise par un groupe de jeunes photographes passionnés de procédés anciens qui ont décidé de faire revivre le média. "Nous nous sommes rendus à New York pour rencontrer les membres de cette entreprise loufoque nommée The Impossible Project. Notre conversation s’est tellement bien passée qu’ils nous ont remis divers types d’appareils et du papier pour que nous puissions réaliser notre projet." Les amateurs de photographie argentique ont de quoi se réjouir: "À plus long terme, nous comptons collaborer avec eux et peut-être devenir dépositaires exclusifs de Polaroïd/Impossible à Québec."

C’est donc sept artistes résidents de la jeune institution (Hélène Bouffard, Stéphane Bourgeois, Pierre-Marc Laliberté, Julie Lambert, Hugo Lemieux-Fournier, Yannick Nolin et Michaël Pineault) qui ont été invités et devront produire une suite d’images personnelles sur le thème de l’amour. "On voulait quelque chose en lien avec la Saint-Valentin. On explore donc ce thème avec différents appareils des années 1960 à aujourd’hui – notamment avec les derniers Fuji -, chaque artiste ayant choisi le sien en fonction de sa pratique. Par exemple, comme mon angle d’attaque est le photojournalisme, j’ai choisi un appareil très sensible qui me permet de faire des photos d’intérieur discrètement, sans flash."

De même, si le Polaroïd est tout désigné pour exprimer le nostalgique et le tragique des relations amoureuses, il porte aussi dans son procédé quelque chose de la spontanéité. "Photos floues, hors foyer, déjà jaunies et délavées: notre groupe aime faire des photos qui ne sont pas parfaites, se gardant une part de hasard qui s’éloigne de la perfection et de la clarté du numérique." En d’autres mots, une photographie plus expressive, plus poétique et sensible aux qualités matérielles uniques de l’émulsion photographique.

Le soir du vernissage sera aussi l’occasion d’annoncer la prochaine programmation annuelle et de souligner le mérite de cinq artistes photographes de la relève récipiendaires des bourses d’exposition de L’Établi pour 2011, offertes par Première Ovation et la boutique Urban Outfitters. Bravo à ceux-ci et bonne Saint-Valentin!