Geneviève Turcotte : Traces
Dans Sentiers, Geneviève Turcotte explore avec beaucoup de sensibilité des quartiers de Montréal.
Mai 2008. Geneviève Turcotte habite un appartement du quartier Notre-Dame-de-Grâce. "En marchant du métro à chez moi, je longeais tout le temps une voie ferrée. C’est devenu caractéristique de ma vie, la voie ferrée. Je me suis donc mise à prendre des photos, à documenter, sans direction. Puis, je me suis retrouvée à l’atelier (Graff) avec une tonne de photos sans queue ni tête", raconte l’artiste, questionnée sur le point de départ de Sentiers.
"Je prends ce qui arrive. J’essaye de ne pas trop imposer une volonté dans le travail, même si je le fais un petit peu quand même. C’est comme si je me plongeais dans le vide. Je ne sais jamais ce qui va se passer. J’ai un genre de schéma de base. Je sais les grandes lignes, mais pas les détails. Pour ce projet, je voulais qu’il y ait sept lieux. Il n’y en a jamais eu sept. Je ne me suis pas rendue jusque-là. Après cinq, c’était assez."
Ces cinq lieux (le centre-ville de Montréal, l’atelier Graff et les quartiers Notre-Dame-de-Grâce, Ahuntsic et Rosemont), tous des endroits où elle a vécu ou travaillé, la directrice du Regroupement pour la promotion de l’art imprimé les a explorés d’une façon surprenante. D’abord à travers la photo, puis la sérigraphie et la photogravure. "C’est fait sous forme de quête. Par ailleurs, j’ai essayé de ramener l’expérience à sa plus simple expression." La jeune femme a en effet revisité plusieurs de ses clichés de façon à les réduire à un seul signe qui résume le contexte. Par exemple, d’une photo de train, elle ne conserve que la forme du véhicule, les lignes des rails.
Malgré cela, Sentiers se révèle une exposition fort chargée. C’est que Geneviève Turcotte accorde une importance toute particulière au processus de création. À Presse Papier, elle a façonné plusieurs parcours non linéaires avec ses oeuvres sur les murs. "Souvent, je n’aimais même pas ce qui sortait des presses. J’étais face à ça et je l’acceptais. Je travaille avec le processus. Pour moi, c’est ça qui est important. Je ne peux pas rejeter des sections du parcours et, à la fin, juste montrer un produit fini. Pour moi, ça n’a pas de sens… Chaque image toute seule, ça n’a pas de signification, bien qu’il y en ait qui sont cutes. Les images font partie d’un tout."
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Montréal, l’art et son processus, le rouge