Contre-culture, Révolution tranquille et artistes du Refus global : Je me souviens?
Contre-culture, Révolution tranquille et artistes du Refus global sont à l’affiche à Montréal. Trois expos nous permettent ces jours-ci de replonger dans notre histoire.
Contre-culture (n.f.): mot ancien, aujourd’hui disparu, dont l’usage est attesté par plusieurs textes et documents. Il servait dans les années 1960 et 1970 à définir le désir (aujourd’hui étranger à nos moeurs) de contester la culture dominante. Il semblerait qu’il y avait à l’époque des créateurs marginaux, très engagés politiquement, qui ne souhaitaient pas devenir riches et célèbres…
Pour tenter de se souvenir de ce phénomène, il faut aller voir l’expo Contre-culture: manifestes et manifestations à la Grande Bibliothèque, expo montée par la commissaire Mariloue Sainte-Marie. Vous y verrez des documents passionnants. C’est l’époque où Serge Lemoyne et Claude Péloquin participent au collectif Zirmate, où Raôul Duguay et Walter Boudreau sont à la Nuit de la poésie avec l’Infonie, où la revue Mainmise publie le Manifeste du front de libération homosexuelle de Carl Wittman… Il faut lire, dans L’anti-can de Roger Soublière, la phrase suivante: "L’art doit être un cocktail Molotov." Une plus grande expo sur ce sujet doit être montée dans un de nos musées.
Vous profiterez de cette visite pour aller voir dans le hall de la Grande Bibliothèque l’expo sur la Révolution tranquille. Certes, on y parle de la Grande Noirceur de manière révisionniste (nous devrions à Duplessis "des mesures importantes"). Voilà une effrayante tendance. L’ère est au retour à la droite bien-pensante, à l’extrême droite et à l’amnésie… Heureusement, on y évoque aussi la grève d’Asbestos de 1949 (où le gouvernement de Duplessis a pris une position indigne), la fondation de la revue Cité libre réunissant bien des intellectuels contre Duplessis. On y évoque aussi Refus global…
Contre-culture
Jusqu’au 29 janvier 2012
Révolution tranquille
Jusqu’au 27 mars
À la Grande Bibliothèque
Voir calendrier Arts visuels
L’héritage de Refus global
Parlant de Refus global, profitons de l’occasion pour souligner un événement. Trois cosignataires de ce texte, Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau et Fernand Leduc (respectivement, 86 ans, 88 ans et 94 ans), sont réunis ces jours-ci pour l’expo Pérennité. Certes, la sélection des oeuvres est restreinte (surtout pour Leduc) et ne permet pas de réaliser un réel bilan de la carrière des hommes. Mais voici une occasion de revenir sur une époque fondamentale de notre culture, sur un moment de contestation. Dans notre époque de retour à l’ordre, de déshonneur politique et de culture rarement engagée, voilà tournant historique à se remémorer.
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