Marc Raymond / Assemblages : Angles aigus, espaces obtus
Dans Assemblages, les sculptures sans angles droits de Marc Raymond portent une dualité pleine d’humanité.
Diplômé de l’école suisse de sculpture sur bois de Brienz, Marc Raymond travaillait selon une approche traditionnelle et figurative avant de basculer vers une sculpture abstraite de construction et d’assemblage. L’étincelle est venue en utilisant du papier (un excellent combustible) pour des découpages; le contreplaqué s’est ensuite imposé comme matière première. "Cela m’a ouvert de nouvelles perspectives et de nouvelles possibilités, explique-t-il. Construire avec peu, avoir des limitations m’intéresse. J’essaye de rester le plus simple possible, mais durant l’élaboration d’une oeuvre, il y a toujours une complexité de structure qui apparaît au fur et à mesure que je rajoute des éléments." Surtout que les structures ne présentent aucun angle droit!
Sans rechercher le mouvement, le sculpteur jongle avec des éléments qui penchent et s’imbriquent, sources d’incertitude (équilibre/déséquilibre), mais aussi d’énergie interne. Pour l’artiste, il s’agit d’une image de la vie humaine. "Mon travail est une exploration, une recherche intérieure qui s’élabore dans la spontanéité et la simplicité."
Dans Assemblages, les solides défaillances de Marc Raymond occupent l’espace avec une telle splendeur qu’on aimerait pouvoir en explorer tous les recoins. "J’aimerais beaucoup un jour faire des sculptures de grandes dimensions où l’on pourrait entrer, se faufiler à l’intérieur." D’ailleurs, les quelques oeuvres sur papier de l’exposition soulignent que le travail du sculpteur relève parfois de l’architecture. "J’ai cet intérêt pour les liens entre intérieur et extérieur, l’espace et ses limites, l’humain en relation avec la matière…"
Et une maison sans angle droit, ça serait habitable?
À voir si vous aimez /
La sculpture abstraite, le minimalisme, l’architecture