Mathieu Tardif et Janine Fortin / Séquence : Sons en chair et machine baveuse
Deux jeunes artistes qui se démarquent à Saguenay par l’utilisation créative qu’ils font des technologies présentent leur travail à Séquence. Au programme: des circuits, des mots, de la bave et beaucoup de fils.
Barbara Garant
Dans les salles de Séquence, rien n’avait encore été installé et pourtant la discussion s’engagea facilement avec Mathieu Tardif et Janine Fortin, qui partagent le même langage. En autodidactes passionnés, ils s’approprient une technologie low tech pour s’en servir dans leurs créations. Pour Fortin, qui travaille avec l’acoustique et l’espace, les objets et les mots, "la technique définit un cadre". Elle poursuit: "Quand on travaille le son, il y a une rigueur technique qui oblige à réfléchir à la finalité. Mais il y a aussi quelque chose d’éphémère, de plus aléatoire, qui m’intéresse dans l’action." Son "installaction" Pierre (s) [Ode métaphorique pour narrateur hétérogène], présentée dans l’Espace Michaël Snow, conjugue ses désirs artistiques de présence physique du son, d’action, de plasticité et de poésie. Lors d’un vernissage progressif le 17 mars, l’artiste effectuera une performance dont les traces intégreront sa proposition. Elle suivra à nouveau ses liens familiaux comme des fils poétiques qu’elle interprétera d’une façon particulière: "Je cherche à faire sentir la "physicalité", la chair dans la voix, à trouver la texture dans le texte."
Mathieu Tardif affirme quant à lui partager avec sa co-exposante un rapport ludique et artisanal avec la technologie, et ils ne sont pas les seuls: "On essaie de consolider cette communauté d’artistes qui s’intéressent aux technologies. On est peu nombreux et c’est important d’échanger." Il propose une installation cinétique se déployant dans les trois salles du rez-de-chaussée du centre d’artistes. Son Détailleur y sera réparti en trois organes communiquant entre eux. "C’est une machine qui génère une image, une partition, et on voit le processus. Elle a divers comportements, et quand certains concordent, il se passe quelque chose", précise Tardif. Un de ces comportements serait de baver! L’artiste s’approche de la robotique et de la cybernétique afin de recréer, grâce à des programmes informatiques, des systèmes qui font penser à la nature et aux fonctions biologiques des êtres vivants.
Vernissage progressif le 17 mars
17h Jakub Dolej et Keven Holmes à Espace Virtuel
18h Mathieu Tardif à Séquence
19h30 Performance de Janine Fortin à l’Espace Michaël Snow
À voir si vous aimez /
Wall Piece de Gary Hill, Jean-Pierre Gauthier, Paul Granjon