Stéphane Boivin / Formes observables : À temps trouvé
Arts visuels

Stéphane Boivin / Formes observables : À temps trouvé

Par sa proposition Formes observables, Stéphane Boivin nous fait entrer dans la matière vidéographique.

Les sens nagent dans l’image, touchent les branches des arbres et l’humidité dans l’air, reçoivent des impulsions électriques. En abordant la plasticité se dégageant des quatre courts films constituant son corpus Formes observables, le vidéaste Stéphane Boivin mentionne: "Quand tu regardes un tableau d’assez loin, c’est réaliste, et quand tu t’approches, tu vois des taches. Ça m’a toujours fait triper. Il y a quelque chose de ça dans mes films, dans le sens que ce sont des choses très référentielles, normales, filmées sans filtre, avec les limites de la caméra." Couleur, mouvement, durée, son, lumière, vitesse: les éléments intrinsèques d’une oeuvre vidéo permettent des possibilités incalculables. Boivin déplore que son média se borne généralement à suivre un canevas convenu au lieu d’explorer ce vaste potentiel. Il remarque: "À cause de la façon dont les gens conçoivent le cinéma aujourd’hui, c’est-à-dire comme quelque chose avec une histoire, des personnages, qui ressemble au réel, j’ai souvent l’impression que les films que je fais sont plus proches des arts visuels."

En effet, on imagine davantage son travail exhibé dans une galerie ou un musée que dans un cinéma. Lettre à un jeune vidéaste, Flore boréale, Cathédrales et Je me souviens seront d’ailleurs présentés le 7 avril aux ateliers d’artistes Touttout, tandis qu’une projection aura lieu à l’auditorium de l’UQAC le 8. Ils se verront bien accompagnés par Ils d’errance d’Alain Corneau et Boran Richard, puis le dernier soir s’ajoutera Terres-rompues de Martin Boudreault. Une belle occasion d’échanger avec les créateurs.

"L’idée de ma recherche, c’est de partir des marques d’amateurisme pour en faire des marques esthétiques, de les transformer en inspirants formels. Le mot amateur a le terme aimer dedans; aimer ses outils, c’est de là que ça vient", explique Boivin. En ce sens, son outil devient un vecteur important dans sa création. La caméra qu’il utilise en est une de basse technologie, induisant une esthétique des imperfections, autant de brèches plastiques qui inspirent le vidéaste. Pour assister à la projection du 7 avril, veuillez réserver au 418 543-7438.

Le 7 avril à 20h et à 21h
Aux ateliers d’artistes Touttout

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