Annie Pelletier : La parade
Pour La parade inédite – ou objets trouvés, petits meubles et autres figurines bien pratiques!, Annie Pelletier a laissé libre cours à sa folie créative.
L’artiste Annie Pelletier commençait à en avoir ras le bol de jouer à la déménageuse. Depuis quelques années, elle avait pris l’habitude de créer d’impressionnantes installations à partir d’un nombre incalculable d’objets recyclés. Avec La parade inédite – ou objets trouvés, petits meubles et autres figurines bien pratiques!, elle prend un nouveau virage.
"Je voulais que l’expo se transporte facilement et qu’elle soit à l’échelle du quotidien", commente la Trifluvienne, qui souhaite la présenter ailleurs en province.
Toujours à partir d’éléments récupérés dans les poubelles ou achetés dans les marchés aux puces, elle a donc imaginé une parade tourbillonnante de personnages: une danseuse hawaïenne, un espion russe, une grosse madame rose bonbon… D’ailleurs, un peu comme dans le film À la croisée des mondes de Chris Weitz, chacun d’entre eux possède son propre animal de compagnie. "Je voulais faire des personnages et créer derrière eux un petit univers ainsi que des meubles et des choses qu’on ne sait pas trop ce que c’est. Je souhaitais amener le spectateur à la limite du beau et du laid."
Des défis, Annie Pelletier s’en est donné plusieurs: explorer le 3D, allier ses compétences de sculpteure et de designer – "Ça fait plus de 15 ans que je fais des meubles, mais je gardais ça secret!" -, en plus d’offrir une cure de beauté à des trucs qui n’ont rien d’esthétique. "Je me faisais cette réflexion: tous les objets ici ont été pensés, fabriqués, mis en marché, vendus, achetés, consommés et rejetés. Et moi, je les récupère. Regarde comme c’est laid. Moi, je ne mettrais pas ça chez nous!" dit-elle en pointant l’abat-jour d’une jolie lampe. "C’est le top de la consommation: une boîte de plastique pour recouvrir une boîte de Kleenex!"
Si elle aborde son art d’une façon différente, celle qui réalisera prochainement une oeuvre pour le parc Saint-Maurice à Shawinigan cherche toujours à déstabiliser le public. "Lors du vernissage, des gens sont entrés dans la salle: ils ne savaient pas trop si c’était fini ou si c’était en montage. C’est vrai que ça a l’air d’un entrepôt… Mais ça me plaît vraiment de passer par cette porte-là, qui déboussole peut-être un peu le spectateur!"
À voir si vous aimez /
Les poupées, la poésie du quotidien, les meubles