Lorna Bauer : Trompe-l’oeil
Lorna Bauer invite les spectateurs à ralentir et à poser leur regard sur les primordiaux détails de ses vidéos et photographies.
Dans son roman La carte et le territoire, Michel Houellebecq nous présente un artiste qui amorce sa carrière en photographiant des choses simples (de la quincaillerie) pour représenter sa vision du monde. Un parallèle peut être établi avec Lorna Bauer, artiste bien réelle de Montréal, dont les images soulignent que "la photographie est un instrument permettant de mieux connaître les choses". Mais pour saisir les nuances des oeuvres de l’exposition Ce qui n’est pas, mais qui pourrait être si, ce qui pourrait apparaître dans la brume matinale, toute notre attention est requise.
Par exemple, la vidéo Four Glasses ("une production typique de Lorna Bauer", selon Artforum) ne tient qu’à cette étincelle qui fait exploser la vaisselle. "Il n’y a pas beaucoup d’informations sauf pour ce qui est nécessaire", commente l’artiste. Quant à l’éblouissante photo qui renvoie au premier segment du titre de l’expo, elle ne se dévoile pas au premier regard. "Ça peut ressembler à une plage, mais en s’approchant, on constate que c’est autre chose."
Une nouvelle (et beaucoup plus sombre) série de photographies développe cette idée du trompe-l’oeil. "Si tu t’arrêtes et que tu prends le temps de regarder, des détails vont apparaître, comme le reflet du photographe." Cette présence fantomatique nous rappelle que derrière l’oeuvre d’art, il y a l’artiste.