Claude Lafortune : Après l’Évangile

"J’ai inventé mon métier; il n’existait pas", lance Claude Lafortune. En effet, avant lui, les sculpteurs de papier ne couraient pas les rues. Son audace lui a d’ailleurs permis de mener une longue carrière – plus de 30 ans – à la télévision (L’Évangile en papier, Parcelles de soleil).

À la retraite depuis quelques années, l’ex-animateur de Radio-Canada rêvait maintenant de faire une exposition qui mettrait en vedette des personnages historiques qu’il aime. Le Musée des religions du monde a eu vent de son projet et l’a contacté; il lui a donné carte blanche ou presque. Seul, le dieu hindou Ganesh devait absolument se trouver au sein de Colle, papier, ciseaux.

Bizarrement, ce personnage lui a donné du fil à retordre. "Je ne peux pas dire que j’avais une affection particulière pour lui, bien que je n’avais rien contre lui non plus, explique Lafortune. On m’a aussi demandé de créer certains personnages religieux. Mais je ne voulais pas, comme j’avais été beaucoup collé aux émissions religieuses…"

Malgré tout, parmi les 25 pièces fabriquées expressément pour le Musée, le fondateur de l’Église anglicane Henri VIII, Jean XXIII et Jeanne D’Arc côtoient Napoléon, Frédéric Chopin et Samuel de Champlain. "Pour moi, l’important, ce n’est pas de faire tel ou tel personnage. Je travaille des personnages qui m’inspirent soit par leur vie ou leur philosophie, soit par leur époque ou leur costume."

Des héros toujours en papier. "J’aurais pu faire ça en bois ou en marbre; ça aurait duré, contrairement au papier qui est éphémère. Mais je ne tiens pas à ce que mes oeuvres soient éternelles, qu’elles me survivent", explique celui dont on peut aussi découvrir la foisonnante carrière dans Colle, papier, ciseaux.

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