Diane Dufresne et Richard Langevin / A2 : À quatre mains
Diane Dufresne et Richard Langevin se sont aménagé un espace de création commun, et ils prennent plaisir à le partager avec le public.
Invité par le Centre national d’exposition, le couple Diane Dufresne et Richard Langevin présente A2 pour la première fois en région. L’exposition apparaît comme un mariage de leurs pratiques respectives nourri par un désir de contact avec les gens. "On essaie toujours d’allier les arts et la musique, de piquer la curiosité", explique Langevin, qui poursuit en faisant remarquer que: "Ça a toujours été l’objectif de Diane, cette connexion avec les gens." Une envie de partager qui se sent bien dans l’installation J’m’encabane. Lors des spectacles de son album Effusions, la célèbre chanteuse invitait l’assistance à remplir la feuille blanche qui se trouvait dans chaque programme. Plusieurs des dessins offerts à cette occasion ont été intégrés à la "cabane" construite dans la salle du musée. Langevin, scénographe et sculpteur d’origine jonquiéroise, a aimé travailler dans cet espace. Au sujet de leur façon de l’occuper à deux, il dit: "Notre attitude, c’est de faire comme en spectacle. C’est notre dada de faire des scénographies. Toutes les expositions qu’on a faites, c’était pour créer un lieu, l’habiter. Ici, ça se prête bien à cela. J’ai pu créer trois espaces distincts, pour que les gens passent d’un endroit à l’autre." L’univers pictural de sa muse lui inspire différentes atmosphères, qu’il s’amuse à déployer en trois dimensions. Les personnages, les couleurs, la gestuelle et les émotions qui habitent les peintures de Dufresne deviennent ainsi prétextes à de nouvelles oeuvres. Cette dernière voit les choses ainsi: "Faire du nouveau, c’est aussi prendre ce qu’on a déjà fait et lui donner un nouveau souffle."
Pourquoi créer A2? Diane Dufresne: "C’est comme une autre façon de se marier. C’est une preuve d’amour de notre existence aussi, parce qu’on est sur terre pour créer. Peut-être pas en montant sur la scène, ça c’est un métier, mais chacun à sa manière. Quand on crée, on se centre comme un enfant qui joue. Si les gens créaient un peu plus, leur tête irait beaucoup mieux." Dans leurs bouches à tous deux revient souvent le nom de frère Jérôme. Langevin nous éclaire sur cet homme: "Le frère Jérôme, c’est le mentor de Diane, qui n’a pas signé le Refus global parce qu’il était frère. C’est lui qui lui a donné la piqûre et il l’a laissé s’exprimer, il a réussi à aller chercher son énergie." Selon Diane Dufresne, c’est son professeur qui lui a appris à ne pas avoir peur de créer. Grâce à lui, la peinture fait partie de la vie de la chanteuse depuis plus de 30 ans. "Si je n’avais pas rencontré Richard, je ne pense pas que j’aurais exposé", nous confie-t-elle. Son conjoint a vu dans les toiles de celle-ci une source d’inspiration. C’est alors que leur collaboration a commencé. Richard Langevin: "On va voir des expositions des fois, et ça nous fait du bien. Ça sert à ça, l’art. Nous, on travaille dans ce sens-là."
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