Nuit Blanche sur Tableau Noir : Prendre le temps
Arts visuels

Nuit Blanche sur Tableau Noir : Prendre le temps

C’est vendredi que débute la 16e édition de Nuit Blanche sur Tableau Noir! Pendant quatre jours, Farniente sur l’avenue transformera Mont-Royal en un incontournable lieu festif où une cinquantaine d’activités se partageront le bitume, dont le "Point de rencontre" de Giorgia Volpe.

Désormais indissociable du début de l’été montréalais, Nuit Blanche sur Tableau Noir nous promet un cocktail d’activités rassembleuses et ludiques. À l’honneur, la création de l’incontournable Grande Fresque de nuit, l’art de rue, l’art éphémère et l’art participatif, des performances musicales, de poésie et de conte, le tout disséminé en plusieurs endroits le long de l’avenue. Il s’agit avant tout d’une invitation à flâner doucement, à se laisser surprendre et à se livrer aux joies du farniente, thème de cette année. Pour consulter la programmation complète et la description des activités: www.tableaunoir.com.

Invitation au voyage

Giorgia Volpe tisse des liens. Elle joue et cherche des correspondances dans les hasards du quotidien, dans les coïncidences: "Il s’agit d’attendre, d’être réceptif, dit-elle. Attendre, comme on attend un train."

L’idée a germé en 2002. "C’était en tissu au début, j’étais enceinte de mon fils. Comme Ariane, j’ai tressé pour sortir d’une sorte de labyrinthe. J’ai fini par accoucher de mon fils et de cette tresse immense, qui fait plus de 500 mètres de long."

En 2007, elle reprend l’idée, avec des sacs de plastique non biodégradables. "Il y en avait beaucoup à l’époque!" Cette fois, la tresse est enroulée sur elle-même, et voilà qu’elle devient, en même temps qu’un cercle coloré sur le sol, "un territoire, un plancher, une maison, un lieu de projection".

En vérité, cette oeuvre est un prétexte, une invitation silencieuse à qui voudra bien plonger dans l’univers de cet invraisemblable objet. Il se promène, et chaque fois il grossit. Roulé, il emplit une remorque – il faut quatre hommes pour le transporter. "Bientôt, il en faudra une plus grande." Un territoire imaginé, donc, mais un projet graphique et photographique aussi (c’est une autre histoire).

L’artiste tient à préciser: "La dimension relationnelle est inévitable, mais c’est avant tout un appel sensoriel que je lance. Ce sont les histoires racontées sur le tapis et ce qui s’y passe qui comptent. Il est un prétexte à vivre des choses. Les gens se demandent: mais la fille qui tresse dans l’espace public, elle fait quoi, au juste? Pas un spectacle, en tout cas!"

La réponse est dans l’imaginaire de ceux qui l’utilisent, dans la manière dont les gens décident de se l’approprier, pour se reposer, pour travailler, pour parler, pour danser. Viendrez-vous y ajouter des souvenirs? (www.giorgiavolpe.net)