Déjà : En effet
Arts visuels

Déjà : En effet

Pour l’exposition intitulée Déjà, la conservatrice Josée Bélisle a installé une centaine d’oeuvres tirées des 7600 pièces de la collection du MAC. Morceaux choisis, souvent de choix.

Déjà? Encore?? Ou enfin? Cette expo des collections du Musée d’art contemporain (MAC) oscille entre ces trois termes. Mais avant tout domine le sentiment que cette institution a fait de bons choix.

En effet, certaines pièces majeures méritaient totalement d’être représentées. Elles nous font d’ailleurs cruellement sentir le fait que le MAC est de plus en plus à l’étroit en ses murs et qu’il faudrait l’agrandir pour montrer continuellement une part plus importante de ses richesses. C’est le cas de la formidable installation We Were in Kyoto d’Ilya et Emilia Kabakov, montrée au MAC en 1999 lors de l’expo Culbutes – OEuvre d’impertinence. C’est aussi vrai pour la formidable création Dervish de Gary Hill, oeuvre présentée par Bélisle lors du solo de l’artiste en 1998, ou de la majestueuse pièce (bearings) d’Ann Hamilton installée en 1998 (et ce, même si le visiteur ne peut plus entrer dans le tourbillon de tissus de l’oeuvre sans être accompagné).

Certes, certaines pièces (bien qu’importantes) avaient déjà été présentées très récemment et auraient pu laissé la place à d’autres plus oubliées ou méconnues, telles ces deux oeuvres de Rodney Graham qui furent à l’honneur au MAC il y a tout juste quatre ans…

Certains des thèmes et des rapprochements donneront aux visiteurs des pistes de lecture intéressantes. La place de la musique en art contemporain y est soulignée avec des oeuvres d’Adrian Norvid, William Kentridge, Jean-Pierre Gauthier… et une pièce bien faible de Raymond Gervais. Le volet sur le mouvement, le tournoiement est incontournable. Mais tous les rapprochements entre les oeuvres ne sont pas riches. Cela tombe parfois dans la simple juxtaposition de sujets similaires ou de formes communes: un piano à côté d’un piano, une oeuvre en miroirs juxtaposée à des photos de miroirs… Dans la salle intitulée "Géométrie variable", cela prend des allures modernistes un peu simplistes où les oeuvres en cercle côtoient d’autres oeuvres en cercle, les carrés d’autres carrés, les triangles… des triangles.

Mais, tout compte fait, une bonne expo-bilan représentative des années passées.

LOUIS PHILIPPE ENO

Vous profiterez de cette visite au MAC pour aller voir quelques exemples de vidéoclips de Louis Philippe Eno. Ayant près de 100 réalisations à son actif, il a fait des vidéos pour Dumas, Malajube, Les Trois Accords, Plants and Animals…

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