Pavillon levé (dix jours à vaincre les mortes-eaux) : Lever l'ancre
Arts visuels

Pavillon levé (dix jours à vaincre les mortes-eaux) : Lever l’ancre

Les commissaires Guillaume Clermont et Andréanne Godin présentent Pavillon levé (dix jours à vaincre les mortes-eaux). À l’abordage!

D’habitude, les centres d’artistes sont fermés durant l’été. Mais cela ne sera pas totalement le cas chez Circa cette année. Les commissaires Guillaume Clermont et Andréanne Godin ont réussi à convaincre le directeur Maurice Achard de leur ouvrir ce centre durant dix jours. Monté en deux semaines à peine, le projet n’en est pas moins fort impressionnant.

Une expo qui, comme le disent les commissaires, tourne autour de la "piraterie, du détournement", et où les oeuvres se font écho, "se contaminent"… Un thème intéressant dans une époque où le plagiat et le non-respect du droit d’auteur sont dénoncés de toute part. Un événement qui montre bien comment la création en arts fonctionne bien différemment en ce domaine. Arraisonnons le navire et inspectons la cargaison.

Mathieu Lévesque a creusé un tableau en négatif, un anti-tableau, sorte de trouée dans le mur qui permet de faire communiquer la petite galerie et la grande. Une sorte d’explosion, de boulet de canon dans les cimaises qui y aurait laissé une brèche avec des traces de couleurs psychédéliques… Cette percée permet de faire entrer encore plus fortement le son entêtant de la vidéo de Simon Gaudreau qui s’approprie une scène du film The Shining de Kubrick. Kesso-Line Saulnier a réalisé une courtepointe à partir de vêtements récupérés dans des poubelles. Les restes des vêtements non réutilisés sont déposés dans la galerie et peuvent être pris par qui voudra…

Parmi les autres pièces marquantes de l’expo, il y a cet immense papier plié de Sheena Hoszko qui reprend et vole presque le plan de l’espace de MusiquePlus à l’échelle 1:1. Une manière de faire un pied de nez à ceux qui veulent de la culture jeune… La voici, la voilà, transportable et vendable, prête à emballer n’importe quel événement.

Vous remarquerez aussi certainement Un cierge pour l’art, installation d’Alexandre Jimenez et Maud Marique qui copie le système de la foi. Comme dans une église, vous pourrez allumer un cierge pour la modique somme de un dollar. Une façon de dire que la vénération des artistes a remplacé celle des saints et de Dieu? Ou une tactique pour nous rappeler que les arts sont en danger dans notre culture mercantile où n’est plus vénérée que la rentabilité?

Et ce n’est qu’un aperçu de Pavillon levé (dix jours à vaincre les mortes-eaux), qui est composé de 20 artistes.

À voir si vous aimez /
Sherrie Levine