Jesse Stewart : Time Pieces
C’est jusqu’au 25 septembre, à la Galerie Karsh-Masson, que les visiteurs pourront admirer le travail de Jesse Stewart, un artiste résidant à Ottawa ayant plus d’une corde à son arc (il est compositeur, percussionniste, concepteur d’instruments, écrivain, professeur…). Le corpus qu’il expose, intitulé Times Pieces (tranches de temps), "se veut une exploration des diverses façons de rendre le temps audible et visible", selon le catalogue d’accompagnement.
Parmi les pièces présentées, qui se découvrent dans la durée, on note Pulse, dans laquelle des sacs pour perfusion intraveineuse sont suspendus au plafond et laissent s’égoutter l’eau qu’ils contiennent sur une caisse claire. À mesure que les gouttes s’accumulent sur l’instrument à percussion en un battement régulier, le son change pour disparaître complètement une fois la surface du tambour saturée. L’oeuvre n’est pas sans rappeler le déroulement de la vie, et le sort auquel personne ne peut échapper.
Keeping Tabs est une oeuvre en apparence simple qui prend tout son sens une fois la démarche de l’artiste expliquée. Composée de 12 petits canevas sur lesquels ont été collées des attaches de sacs à pain ramassées pendant huit ans, l’oeuvre forme en fait un calendrier avec les dates limites de consommation.
L’ouvrage Untitled montre aussi l’obsession de l’artiste pour la cueillette d’objets anodins. Ce sont plus de 13 000 fragments de verre trouvés près de cours d’eau, puis disposés en cercles concentriques de 365 ou 366 morceaux chacun, qui font écho aux années vécues par l’artiste (un anneau par an), à la manière des anneaux de croissance des arbres.
À noter que Stewart a été invité, en 2010, à se produire devant le dalaï-lama lors de l’ouverture officielle du Centre culturel canado-tibétain de Toronto.
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Kenneth Emig, David Rokeby