Un loquet de porte mangé par la rouille, la coque d’un vieux bateau, une série de clés à molette multicolores suspendues au plafond d’un atelier qui sent presque la poussière… Voilà quelques-uns des éléments qu’a photographiés Terry SanCartier et qu’il nous fait découvrir dans son exposition What We Leave Behind, à l’affiche à la Galerie Exposure (au deuxième étage du Thyme & Again) jusqu’au 27 septembre.

Avec des sujets sans grande complexité, puisés au hasard de ses voyages et de ses nombreuses randonnées, le photographe d’Ottawa réussit à surprendre le spectateur. Ses compositions sont saturées de couleurs et riches en textures: le jaune et le rouge d’une muraille de béton qui s’effrite s’harmonisent avec le bleuté subtil des pierres rondes du pavé, un pan de mur couleur de mer égaye le gris délavé de morceaux de bois jonchant le sol d’une maison inhabitée…

Les lieux photographiés sont soi-disant abandonnés, et ainsi porteurs d’existence ou de vie passées. Créés de mains d’hommes, ils en recèlent encore la trace. C’est sous la lentille du photographe qu’ils prennent tout à coup une autre valeur, la plupart des épreuves ne laissant planer aucun doute sur la renaissance possible des endroits présentés. SanCartier, dont l’intérêt pour la photographie s’est développé alors qu’il n’était âgé que de 11 ans, parvient à montrer au témoin la beauté de ce que celui-ci n’aurait sans doute pas pu remarquer.

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Robert Polidori, Justin Wonnacott