Expositions de l’automne 2011 : À la figure
Oui, il fera bon fuir la grisaille dans les musées, galeries et centres d’art de l’Estrie cet automne. Mais il ne faudrait pas croire que l’on pourra pour autant s’y soustraire à l’époque, à ses rigueurs et à ses inconséquences. Survol de ce que l’on nous renverra bientôt à la figure.
TON VISAGE ME DIT QUELQUE CHOSE
Guy Tremblay étudie, dans le cadre du Mois de la photo de Saint-Camille, les rides soucieuses et les sourires émerveillés qui sillonnent le visage des travailleurs de rue de Sherbrooke.
Jusqu’au 9 octobre au P’tit bonheur de Saint-Camille.
PEINTURE ET PHOTOGRAPHIE
Pour célébrer son 10e anniversaire, la Maison des arts et de la culture de Brompton invite un fier Bromptonvillois, Richard-Max Tremblay. Empruntant à son travail pictural et photographique, la prestigieuse rétrospective est un prélude à la parution, toujours cet automne, d’une bible best-of des 30 années de carrière de celui que l’on connaît bien pour ses portraits intimes d’artistes. Un détour préalable par le www.richardmaxtremblay.com s’impose pour zieuter les visages lumineux de Geneviève Cadieux, Guido Molinari ou Roland Giguère, entre autres pointures.
Du 3 septembre au 9 octobre à la Maison des arts et de la culture de Brompton.
AU-DELA DE L’ARC-EN-CIEL, SOUS LE RADAR
Charles Stankievech met l’accent "sur l’architecture, les bandes sonores et l’exploration de lieux; ces derniers nous font découvrir des histoires oubliées du passé, particulièrement en ce qui a trait aux expériences militaires", nous apprend-on à Foreman. L’approche totalisante du Yukonais, relevant de la recherche, de l’expérimentation esthétique, du commissariat, de la pédagogie et de l’écriture, compose une oeuvre singulière de chez singulière, que l’on devra apprendre à apprivoiser.
Du 6 septembre au 10 décembre à la Galerie d’art Foreman.
FEU FORÊT
Notre punk adoré, Sébastien Pesot, inaugure l’intrigante série VideoTank, consacrée aux vidéos d’art contemporain, en projetant des images grandeur nature d’un sapin de Noël en flammes. Ah, l’iconoclaste Grinch!
Du 6 septembre au 10 décembre à la Galerie d’art Foreman.
L’ÉLOQUENCE DU QUOTIDIEN
Belle prise du MBAS que cette rétrospective consacrée à l’un des plus importants photographes québécois. Bien avant l’invention de Tumblr et de l’application Instamatic pour iPhone, Gabor Szilasi – espèce de hipster! – immortalisait les devantures kitsch et les enseignes lumineuses criardes de magasins montréalais. Ses mises en scène sobres, en noir et blanc, de la vie rurale de l’Isle-aux-Coudres, de la Beauce et de l’Abitibi comptent par ailleurs parmi les documents les plus criants de vérité discrète d’une Révolution tranquille en train de se faire.
Du 15 octobre au 8 janvier au Musée des beaux-arts de Sherbrooke.
INTRIGUES
La très "méta" Manon De Pauw s’intéresse aux conditions matérielles, parfois très triviales, qui permettent la diffusion de l’art contemporain. Incidemment, ses photogrammes, photographies, monobandes, dispositifs performatifs et installations à projections multiples portent souvent les traces de leur processus de création. Une rétrospective qui creuse la notion de fugacité de l’image en accumulant spectres et ombres.
Du 3 novembre au 18 décembre à la Galerie d’art de l’Université de Sherbrooke.
STUDIO LINE
Le saviez-vous? Le logo de L’Oréal, géant mondial des cosmétiques, pompe impunément les compositions du Néerlandais Piet Mondrian, père de l’abstraction géométrique. Instruite de cet "emprunt" éhonté, Dominique Sirois met en question le néocapitalisme phagocyteur, celui qui gobe, digère et recrache tout – mais pas avant d’en avoir édulcoré le goût – avec une installation parodiant une réelle publicité datant de 1988. Attention: perte de repères.
Du 10 novembre au 11 décembre à Sporobole, centre en art actuel.