Cal Lane : Sweet Crude
Dans les mains de Cal Lane, de vieux contenants de métal prennent soudainement vie. Ce ne sont pourtant pas des récipients ordinaires: l’artiste ouvre en fait des barils de pétrole mangés par la rouille pour les ajourer de découpes au plasma, les ornementant ainsi d’une fine et délicate dentelle en contraste frappant avec le matériau qui la compose.
La créatrice, lauréate du prix Joseph-S.-Stauffer du Conseil des Arts du Canada en 2007, a choisi un matériau industriel et masculin pour l’opposer à sa transformation manuelle à l’aide d’un traitement féminin. Les objets qui en résultent, au mur et au sol, évoquent à la fois fonctionnalité pratique et usage décoratif, ce qui amène le témoin à osciller entre les deux points de vue. L’oeuvre est-elle efficace? Il s’agit bel et bien de beaux objets, mais étant donné que les barils en question comportent une référence frappante à l’actualité, on peut supposer que l’artiste tente de faire passer un message. Au visiteur de le découvrir en observant les motifs sculptés: des scènes de la vie quotidienne, quelques fleurs et, plus intéressant encore, des cartes du monde…
L’exposition Sweet Crude prend l’affiche jusqu’au 6 novembre à la Galerie de l’École d’art d’Ottawa. À noter que la Galerie Lee Matasi présente également, jusqu’au 4 octobre, une série de clichés issus d’une correspondance entre les étudiants de l’École d’art et ceux de la School of the Photographic Arts. Le projet de collaboration est bien pensé et les résultats, fort concluants.
À voir si vous aimez /
Mustapha Chadid, Cairn Cunnane