World Press Photo 2011 : Arrêts sur images
Le World Press Photo 2011 s’achève dimanche. Un événement important dans notre univers contemporain de communications qui carbure à la nouveauté.
Dans les médias, une nouvelle en chasse rapidement une autre. Cela ne nous aide guère à nous souvenir, nous, citoyens pris dans notre propre tourbillon quotidien. Déjà qu’il semble que nous ayons la mémoire courte… Notre manière de revoter pour les mêmes gouvernements incompétents et ayant maintes fois défrayé la chronique en étant une preuve évidente.
Dans ce contexte, l’exposition du World Press Photo est une occasion de revenir, sans censure d’aucune sorte, sur des événements importants qui semblent déjà loin dans notre mémoire, mais qui ont encore une incidence sur les individus toujours aux prises avec ceux-ci ou avec leurs conséquences. C’est le cas du tremblement de terre à Haïti ou de la fuite de 780 millions de litres de pétrole dans le golfe du Mexique, événements que le WPP11 documente avec intensité.
Le World Press Photo, c’est aussi l’occasion d’entendre parler d’événements que nos médias ont traités très rapidement ou parfois pas du tout. Nos médias sont souvent myopes, incapables de voir bien loin en dehors de notre province ou de nos frontières. Le WPP permet d’avoir une vision plus large du monde. C’est le cas avec ces photos documentant l’explosion de deux oléoducs en Chine en juillet 2010. Et vous pourrez y voir des images saisissantes de bien d’autres faits de l’an dernier: un séisme en Chine qui en avril a fait 2600 morts et 1200 blessés, des inondations au Pakistan qui ont touché 20 millions de personnes, une guerre des clans contrôlant le marché de la drogue dans le nord du Mexique qui a produit plus de 15 000 morts, l’éruption du volcan Bromo en Indonésie en décembre, la violence envers les femmes en Afghanistan (à ce sujet, voir mon blogue de la semaine dernière)…
Cette exposition du WPP se trouve augmentée cette année de deux autres volets: "C-41", qui permet de faire découvrir des photographes émergents du Québec, et "AnthropoGraphia", présentation d’une organisation fondée à Montréal qui tente de générer "une prise de conscience de problèmes de droits humains sous-médiatisés".
Un travail de fond absolument nécessaire.
À voir si vous aimez /
La photo documentaire
L’exposition est aussi intéressante que celles des années précédentes. Le marché Bonsecours offre l’avantage de présenter toutes ces photos sur 2 étages suffisamment vastes pour ne pas être pris dans une foule. Le Musée Juste pour rire qui était plus vertical nécessitait l’usage d’ascenseurs et me semblait plus tassé. Les catastrophes naturelles sont bien représentées cette année, et avec moins d’emphase sur les évènements de société. Les panneaux explicatifs me semblaient écrits en trop petits caractères : c’est peut-être ma vue qui baisse.