White et White : Voir le reflet
L’eau se raréfie. Sensible à sa préservation, le duo de sculpteurs White et White lui rend un hommage poétique dans Le son de l’eau.
Pour Céline et Jean-Guy White, qui ont grandi au pied d’une chute, l’eau a toujours eu une importance particulière. S’impliquer dans la coalition Eau Secours! allait donc de soi. "Ça a augmenté notre sensibilité quant à la nécessaire préservation de l’eau", souligne l’artiste de Québec Céline White. "Et en tant que sculpteurs, mon frère et moi, on s’est vite rendu compte que cette thématique était un moteur très puissant pour alimenter les expériences en atelier avec des matériaux." D’où Le son de l’eau.
Plusieurs oeuvres ont découlé de ce sujet qu’ils fouillent depuis 2007. Dans le corpus présenté au Musée Pierre-Boucher, leurs personnages en bronze et en aluminium affichent une grande sérénité. Cela tranche bizarrement avec le propos un peu alarmiste de l’expo. "Au départ, on avait l’intention de mettre plus à l’avant-plan le côté précaire. L’angle que l’on a finalement choisi d’emprunter, c’est de faire un hymne, un hommage, un poème de tendresse à l’eau." À travers le miroitement de leurs personnages en suspens, les artistes issus d’une famille de sculpteurs ont malgré tout trouvé le moyen de partager leurs préoccupations. "En prenant la forme d’engrenages mécaniques, de cuillères, de végétations stylisées – comme si c’était une forêt dans l’eau -, les reflets donnent la parole à l’eau, indique Céline White. Donc, elle devient la messagère des idées que l’on veut communiquer à d’autres personnes." Dont la solidarité biologique.
Dans Le son de l’eau, il n’y a aucune cassure. Toutes les sculptures semblent avoir été façonnées par la même main. Comment les créateurs bossent-ils? "On a toujours travaillé ensemble, que ce soit dans la compagnie [de fabrication de marionnettes et de costumes] qu’on a eue ou dans les projets de l’atelier de sculpture familial. Tout au long de la recherche, nous participons à chacune des étapes de réalisation. Si l’un de nous travaille sur une main, l’autre peut y revenir et la finaliser. Nos empreintes digitales sont entremêlées partout!"
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