Shayne Dark : Masse critique
En prévision de la saison froide, l’artiste canadien Shayne Dark – c’est presque trop beau pour être vrai, mais il s’agit de son véritable nom de famille – transpose à l’intérieur de l’institution qu’est le Musée des beaux-arts de Sherbrooke son land art coloré. Et il ne s’agit là que du premier joyeux clash. Dans l’exposition Masse critique, chaque oeuvre sert une dualité entre organicité et plasticité, entre nature et modernité, portée par des réminiscences de pop art et d’art minimaliste.
"Mon atelier se situe près d’un lac, et l’environnement influe beaucoup sur mon travail, suggère l’artiste. Chaque soir, je regardais le coucher de soleil, et il y avait toujours du bois échoué sur le bord de l’eau. J’ai commencé à le rapporter dans mon atelier. Ce fut le début de quelque chose." Entre les mains du sculpteur, le bois a pris des allures humanoïdes, et par le fait même, les oeuvres installent parfois une tension sexuelle. En plus de ces corps étroits qui habitent l’espace, notons ces noeuds d’arbres qui ressemblent à des coeurs dans un immense boulier qui ne demande qu’à être bousculé. Au fait, ça sonne comment deux coeurs de bois qui se cognent?
"Il n’y a rien de plus abstrait qu’un morceau de bois", lançait Shayne Dark lors de la visite de presse. "Pourtant, une grand-mère peut mettre une souche d’arbre dans son jardin et trouver ça beau." Ainsi, l’artiste laisse entendre qu’il veut toucher un large public. Sa palette de couleurs éclatantes corrobore cette hypothèse. "Tout le monde peut apprécier le rouge, le bleu… C’est direct."