Steichen. Glamour, mode et célébrité : Portraits d’une époque
Vedettes et haute couture s’amènent au Musée national des beaux-arts, avec Steichen. Glamour, mode et célébrité. Les années Condé Nast, 1923-1937. Portrait des années fastes du célèbre photographe.
Au moment où il est entré comme photographe en chef des magazines Vogue et Vanity Fair, publiés chez Condé Nast, Edward Steichen possédait une grande réputation, des deux côtés de l’Atlantique. Il s’était fait connaître au tournant du 20e siècle, pour ses portraits de Rodin et de Theodore Roosevelt. Aujourd’hui, on le considère comme un pionnier, un précurseur de la photographie. "Son influence est gigantesque sur tous les photographes du 20e siècle", explique Daniel Drouin, conservateur de l’art ancien avant 1850 au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ), et responsable de l’exposition à Québec.
Pendant ses années chez Condé Nast, Steichen s’est consacré au portrait et aux photographies de mode. Ces dernières ont été réparties chronologiquement dans l’exposition: "Ça nous permet de voir les transitions entre les courants de mode, marqués par des grands noms comme Chanel et Schiaparelli, et l’évolution de Steichen, qui passe du pictorialisme à un modernisme fantastique, avec de la perspective, des contrastes et des décors minimalistes", précise Daniel Drouin. Si Steichen a fait éclater la photo de mode pour lui donner un statut encore enviable aujourd’hui, selon le conservateur, il s’est également illustré dans le domaine du portrait, en créant "des images mythiques qu’on croise depuis toujours, qui ont traversé le temps et les époques". Parmi ces dernières, les célèbres portraits de Marlène Dietrich, Winston Churchill, Colette et Joan Crawford.
L’exposition présente plus de 190 photographies, des tirages originaux, ainsi que des exemplaires de Vogue et Vanity Fair, images du glamour des années 1920 et 1930. Comme les photographies étaient destinées à la publication, il est possible, sur certaines, d’observer des marques de recadrage au crayon ou de ruban gommé, tout autant de traces du travail de mise en page. "C’est du concret, de l’original, de la pure création!" s’exclame Daniel Drouin.