Brunkas : Portraits empruntés
Arts visuels

Brunkas : Portraits empruntés

Avec Brunkas, le photographe Nicolas Lévesque nous propose de découvrir le quotidien d’une communauté autochtone située au Costa Rica.

Avant même d’aller séjourner pendant trois mois dans la réserve de Boruca, le photographe Nicolas Lévesque savait qu’il en reviendrait avec de nombreux clichés. Même s’il n’avait aucun projet précis en tête, il était clair pour lui que cette expérience jouissait d’un énorme potentiel créatif. "Avant de partir, j’avais su qu’il y avait une ville où les gens vivaient essentiellement de la monoculture d’ananas pour Del Monte. Comme ce n’était pas très loin de la communauté autochtone où je vivais, je me rendais souvent dans cette ville pour prendre des photos. Il y avait aussi une autre ville où on pouvait trouver de nombreux hommes stériles et aveugles à cause des produits chimiques qu’on utilisait dans les bananeraies. D’ailleurs, je m’en suis servi pour ma dernière expo."

Le périple du photographe au Costa Rica aura donc donné vie à deux expositions différentes, dont la toute récente Brunkas, qui témoigne du quotidien de la communauté où le photographe a vécu. "Dès que je suis arrivé là-bas, je me suis dit: "Aussi ben avoir l’air con tout de suite au début." J’ai sorti mon appareil immédiatement afin que les gens puissent déjà m’étiqueter comme photographe. Plus tôt tu installes ça, plus tôt les gens t’acceptent."

On le sait, lorsqu’un individu se promène avec une caméra, on peut se sentir soit intimidé, soit carrément indisposé. Lévesque nous explique son modus operandi: "Au lieu de dire aux gens qu’ils sont intéressants, c’est préférable de les sensibiliser au fait que ce sont leurs histoires qui suscitent l’intérêt. Le but, ce n’est pas de les convaincre de se laisser prendre en photo, mais plutôt de prendre le temps de les écouter."

Lévesque pense-t-il que la photographie peut avoir des vertus sociales? "Je ne fais pas partie de ceux qui croient que la photo pourrait sauver le monde. Tu as beau faire des photos de guerre hallucinantes, je m’excuse, mais c’est pas toi qui vas faire arrêter la guerre. Ça peut ouvrir des débats ou allumer des esprits, et tant mieux si c’est le cas, mais il faut arrêter de se prendre pour des dieux. Ce sont les ONG et les travailleurs humanitaires qui font les gros changements dans le monde."

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Zoom sur le monde

Après une première édition ayant remporté un grand succès, le Zoom Photo Festival de Saguenay est de retour. Jusqu’au 27 novembre, il sera possible d’admirer le travail des plus grands photographes du monde, et ce, en grande partie grâce au passage du World Press Photo 2011. Réunissant les clichés gagnants du célèbre concours annuel organisé par cette organisation, cette exposition n’est à manquer sous aucun prétexte! Outre celle-ci, il faudra voir Photos de presse du Québec 2011, qui met en vedette les 40 finalistes du prix Antoine-Désilets. Bref, le festival a une programmation si fournie que vous vous surprendrez à vouloir vous inventer du temps! Pour plus d’info, visitez le www.zoomsur.ca.