Jason Arsenault, Robin Dupuis et Nelly-Ève Rajotte : Perte de signal
Des oeuvres de Jason Arsenault, Robin Dupuis et Nelly-Ève Rajotte, membres de l’organisme montréalais Perte de Signal, sont rassemblées au Centre d’exposition L’Imagier. L’exposition Instants fugitifs, grâce à la vidéo, au son et à l’installation, dévoile un point de vue poétique sur la "tension entre l’aura de l’absence et la présence du spectre", comme l’indique le communiqué. Dans l’ensemble, la présentation est assez discrète et invite à la réflexion poussée, la profusion d’informations visuelles et sonores véhiculées au quotidien, à laquelle nous sommes habitués, se substituant ici à un art médiatique plutôt dépouillé. Dans l’expo, deux oeuvres ressortent du lot.
On y voit, d’entrée de jeu, la pièce Givre, de Jason Arsenault, une installation vidéo montrant le portrait d’une jeune femme se découvrant dans la durée. En effet, dans la bande vidéo, une couche de givre recouvre la surface filmée et fond tranquillement pour ensuite faire apparaître le visage du personnage en train de nous observer. Malaise devant l’être qui se trouve à l’écran, et dont l’immobilité quasi parfaite est trahie par un balancement instable du corps.
L’autre oeuvre, de Nelly-Ève Rajotte, consiste en une vidéo où des images de paysages (bord de l’océan, désert, montagnes au loin) défilent en s’entrecoupant ou en se superposant pour fusionner par la suite à la prochaine représentation. L’effet est saisissant, presque psychédélique sans être tape-à-l’oeil, et les interventions de l’artiste (comme la trace qui se forme derrière le cheval) demeurent astucieuses.