Lacerte: 30 ans : La nouvelle trentenaire
Trente ans, plus de 400 expositions, 80 publications et 29 participations à des foires d’art contemporain: la galerie Lacerte art contemporain a de quoi fêter!
Le bilan des 30 années de la galerie a quelque chose d’exceptionnel. "Il y a très peu de galeries d’art contemporain qui ont notre âge. Le métier est très difficile, et les marchés sont incertains. Ça prend beaucoup de passion et de persévérance", explique son directeur Louis Lacerte.
Depuis ses débuts en 1981, la galerie a représenté des artistes de toutes les générations: Marcelle Ferron, Jean Paul Lemieux, Serge Lemoyne, Guy Laramée, Martin Bureau, Rafael Sottolichio… La liste est longue. C’est l’instinct qui guide le choix des artistes que Lacerte représente. "Je n’ai pas de ligne directrice sur le plan plastique, mais il faut que l’artiste ait besoin de créer. Je cherche ceux qui vivent pour leur art au lieu de faire de l’art pour vivre." Dans ses choix, les goûts personnels de Louis Lacerte prennent également une grande place: "Ce sur quoi on pousse le plus, c’est ce qui nous intéresse le plus, ce qui nous touche le plus."
Le choix des artistes à représenter est aussi marqué par l’objectif de l’entreprise: vendre. "Il faut se dire: j’aime ça et je suis capable de le vendre. Il y a des choses que je peux aimer et exposer, mais qui sont difficiles à vendre. Comme galeriste, il faut faire l’équilibre entre les expositions qui sont rentables, celles qui ne le sont pas, et le marché secondaire."
La pointe de l’iceberg
Les expositions, la diffusion et la représentation d’artistes ne sont qu’une partie du travail de Louis Lacerte: "Ce qui se passe sur les murs, c’est la pointe de l’iceberg. Il y a beaucoup de choses qui se passent derrière." Il y a le marché secondaire, où on revend les oeuvres, qui prend une grande place: "J’ai toujours vécu avec du marché secondaire. Comme on est une vieille galerie, on a travaillé en premier marché avec beaucoup d’artistes qui sont devenus des artistes importants du marché secondaire."
Les marchés fluctuant constamment, il a fallu, à Louis, mais également à sa mère Madeleine Lacerte, prendre des risques et investir des sommes personnelles importantes. Surtout durant les années 1990, qui ont été marquées par une récession durant laquelle le marché de l’art s’est pratiquement effondré. C’est grâce à des placements en immobilier et à un fonds important que Lacerte a pu survivre à ces années, mais aussi grâce à une volonté de fer, marquée par une personnalité de joueur: "Dans les années difficiles, je me disais: si je me casse la gueule, je vais me reprendre."
Le 30e anniversaire de la galerie est l’occasion de jeter un coup d’oeil vers l’arrière, mais aussi de se projeter en avant. En mai dernier, deux ans après la fin de l’expérience de la galerie Orange, on a ouvert une toute nouvelle galerie à Montréal: Lacerte art contemporain Montréal. Plutôt que de faire des festivités anniversaires en grande pompe, on préfère, chez Lacerte, commémorer avec mesure, avec deux expositions à Montréal et une à Québec, qui nous présente les oeuvres d’une variété d’artistes de la galerie.