Donna Legault : Cymatic Imprints
Dès son entrée dans la galerie, le visiteur jurerait apercevoir une série de dispositifs lumineux suspendus au plafond et éclairant le plancher d’une multitude de points opalescents. Le son d’ambiance lui rappelle vaguement celui de l’écoulement de l’eau; deux filets semblent également s’échapper des dispositifs et atterrissent au sol. Ainsi le témoin est-il maintenant déstabilisé, méprenant le blanc des faisceaux pour des flaques du liquide transparent.
En s’approchant, il découvre toutefois qu’elles ne sont en fait que de petits amas de sable immaculé, et que des chaînettes à boules en acier, tenant lieu desdits filets et activées par les dispositifs auxquels elles se rattachent, y creusent des sillons dans un mouvement léger et dansant. Quant aux appareils du plafond, il s’agit plutôt de haut-parleurs diffusant, "par un procédé de transformation de l’acoustique environnante" (selon la brochure d’accompagnement), les ondes sonores qui emplissent la salle.
L’exposition Cymatic Imprints, de Donna Legault, est une installation dont les quelques composantes parviennent à provoquer un maximum d’effet et à rendre tangible la matière audible. L’observateur est d’abord intrigué par la complexité apparente de la présentation: minces fils électriques enchevêtrés, multiplication des mécanismes suspendus au plafond et disposés de sorte à lui proposer un parcours dans la galerie… Il s’étonne ensuite de la vibration automate des chaînettes et des dessins qu’elles effectuent dans le sable, et ne se lasse pas d’écouter, avec attention, la résonance des sons qu’on lui propose.