Karen Jordon : Slow Dance
L’exposition Slow Dance [Danser le slow], de Karen Jordon, est à l’affiche à la Galerie Karsh-Masson jusqu’au 8 avril. La créatrice, qui fait partie des Enriched Bread Artists depuis 1992, présente au visiteur les dessous d’un objet des plus obsolètes, l’audiocassette compacte. Lors de son parcours, le témoin est invité à poser son regard sur des propositions mettant en scène l’une des différentes composantes rattachées au fameux objet qui l’aurait fait danser avant l’apparition des disques compacts: bobines réceptrices et débitrices, ruban, feuille anti-frottement, écran magnétique, feutre presseur, étiquette d’interdiction d’écriture, boîte protectrice…
Ainsi, le visiteur entrant dans la galerie est accueilli par Arc, un muret fragile de boîtiers vides empilés, qu’un mouvement brusque suffirait à faire s’effondrer. Plus loin, des bobines de cassettes enfilées forment de curieuses grappes blanches suspendues au plafond; on s’imagine facilement les heures de travail requises pour dénuder chaque bobine de son ruban. Sur un mur, des compositions miniatures laissent perplexe; il s’agit en fait de plusieurs petits amas d’objets métalliques (clous, vis) retenus par des aimants. On comprend que cet ensemble fait partie d’un autre corpus d’expérimentation.
À l’étage, le spectateur se familiarise avec l’intéressante installation murale Wave, constituée de segments de guirlandes fabriquées à partir de bobines de cassettes entourées de leurs rubans magnétiques. Devant cette oeuvre, on remarque les divers tons de brun et de noir des bandes. L’observateur est également saisi par d’immenses feuilles formées d’un assemblage d’intercalaires pour cassettes. Ces dernières surprennent par leur délicatesse et leur légèreté.