Boucles/Loops : De fil en aiguille
Composée d’oeuvres réalisées par enfilage sur papier, l’exposition Boucles/Loops est à mi-chemin entre le dessin et la broderie. On détricote la démarche de l’artiste Serge Marchetta.
"J’ai toujours été attiré par le dessin. Mais j’ai été élevé dans un quartier ouvrier, où on considérait que le domaine artistique n’était pas payant", raconte Serge Marchetta en remontant à la genèse de son histoire. Avant de se consacrer à sa carrière d’artiste en arts visuels, il a dont travaillé pour la Société canadienne des postes pendant près de 20 ans, jusqu’à ce que l’appel artistique se fasse trop fort.
"C’est comme si je ne me sentais jamais à ma place, sans savoir pourquoi. Le besoin se faisait ressentir de façon grandissante et mon appétit se développait." De fil en aiguille, il en est donc venu à tout plaquer, au début des années 90, pour retourner à ses premières amours. "Ça a été une redécouverte, une libération."
DESSIN 3D
Si le dessin a toujours été présent dans la pratique de l’artiste multidisciplinaire, il aime l’utiliser autrement depuis quelques années, en y intégrant des fils. "Le dessin, c’est la ligne. J’aime sortir la ligne du papier et l’étendre dans l’espace", explique-t-il. En tendant des fils du plafond aux murs et au plancher, l’artiste crée un dessin dans l’espace réel. Un travail très géométrique qui a tendance à s’assouplir avec le temps.
"C’est un cheminement naturel. Je me demande toujours comment je peux jouer avec un matériau, jusqu’où je peux aller pour composer de façon différente. Maintenant, le fil est moins tendu, plus sinueux. C’est intéressant de travailler avec des lignes plus souples", affirme Serge Marchetta.
Boucles/Loops est donc tout en courbes et se développe autour d’une installation in situ, un dessin mural composé de 800 petits fils de téléphone. L’exposition propose un travail de perception et d’expérimentation puisque l’aspect de l’oeuvre est différent selon la position du visiteur. Celui qui s’en approche verra l’embossage réalisé avec une pointe sèche sur le papier. "Dans mon travail, il y a toujours un côté expérimentation, mais aussi un côté ludique très présent. Je souhaite que les gens aient autant de plaisir que moi j’en ai à le faire."
Jusqu’au 18 mars
Au Centre d’exposition Raymond-Lasnier
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T.O.C.
Le Centre d’exposition Raymond-Lasnier présente aussi l’exposition T.O.C. du collectif Les sept cabanes, qui réunit sept artistes: Julie Asselin, Guillaume Côté Roux, Sanny Coulombe, David Dallaire, Anouk Desloges, Émilie Proulx et Loriane Thibodeau. Par l’alliance de techniques et de concepts, le corpus d’oeuvres proposé forme un étalage varié de créations élaborées selon l’acronyme T.O.C., signifiant "trouble obsessif compulsif". Au-delà de son sens propre, les membres du collectif abordent ce concept sous diverses perspectives. Chacun des artistes s’est donc inspiré des rituels quotidiens qui ponctuent sa propre vie pour concevoir les créations sculpturales dévoilées dans T.O.C.