Alain Corneau – Les chauffeurs de kodak : Cahier du cinéma
Arts visuels

Alain Corneau – Les chauffeurs de kodak : Cahier du cinéma

Les photographies d’Alain Corneau révèlent un précieux trésor documentaire sur l’arrière-scène de notre cinéma  québécois.

S’inscrivant dans la programmation du festival Regard sur le court métrage au Saguenay, Les chauffeurs de kodak affiche l’esprit libre, désinvolte et instinctif du cinéma québécois de l’époque 70. Regroupant plus d’une centaine de photos tirées d’archives personnelles d’Alain Corneau, Les chauffeurs… constitue un petit bijou d’exposition. Preneur de son, photographe, cinéaste et producteur, Corneau a été initié au septième art dès son plus jeune âge. C’est pendant les longues pauses de travail sur les plateaux qu’il a parfois troqué son rôle de capteur de son pour celui de capteur d’images.

Parmi ces photos, groupées par projets de films, on peut voir une jeune Paule Baillargeon assoupie derrière un décor. On replonge dans les espaces de créateurs comme Jean Pierre Lefebvre, Michel Brault, Denys Arcand. Les images, dans un noir et blanc sexy, reflètent l’esprit bohème d’un cinéma en pleine construction identitaire, un cinéma adolescent. Des artisans à l’ouvrage, des figurants concentrés, des acteurs sans rides, sans maquillage. Monique Mercure et Marcel Sabourin sur le plateau de Jean Beaudin, en 76. À ce propos, Corneau raconte: "Si j’avais une expérience cinématographique à revivre, je choisirais sans hésiter J.A. Martin photographe. En plus d’être un grand film, il constitua un fabuleux voyage dans le temps." Citation tirée du savoureux cahier d’anecdotes offert au visiteur à l’entrée de la salle, afin de sous-titrer les images.

L’expo débute avec l’incursion de Corneau dans le cinéma en sol saguenéen. "Attiré très jeune par le cinéma, c’est grâce au cinéaste Claude Bérubé [le doyen des réalisateurs saguenéens] que j’ai pu vivre mes premières journées sur un plateau de tournage. Claude a réussi l’exploit de produire et réaliser un long métrage, Pas de jeu sans soleil (1972), dans sa région natale (à l’époque, il fallait le faire). Le film ne fut pas un grand succès, mais il donna l’occasion à tous ceux et celles qui participèrent à cette aventure d’être définitivement contaminés par la fièvre du cinéma." Cette fièvre, Corneau la transmet en images et en mots, à travers son expo dédiée à tous les amoureux de cinéma.