Publicité sauvage : Pages d’histoire
Pour son 25e anniversaire, Publicité sauvage nous offre une série d’expositions mettant en lumière un quart de siècle d’histoire de l’affiche dans la métropole.
Au début des années 1980, Baudoin Wart, alors jeune étudiant, se lance dans un projet d’affichage sauvage sur les palissades de Montréal. Quelques années plus tard, il fonde Publicité sauvage, qui se spécialise dans l’affichage de rue, essentiellement culturel. Ce sera le même Baudoin Wart qui, en 1994, convaincra les autorités municipales montréalaises de légaliser l’affichage sur les palissades de chantiers de construction.
Aujourd’hui, Publicité sauvage est devenu un incontournable de l’affichage publicitaire extérieur dans le domaine de la culture, qu’il s’agisse de spectacles, d’expositions, de festivals ou autres… En 25 ans d’existence, c’est plus de 40 000 affiches que l’entreprise a placardées dans les rues de Montréal!
Fort de cette pléthore d’archives, Baudoin Wart a eu l’idée d’organiser une série d’expositions à travers la ville, s’assurant le concours du commissaire Marc H. Choko, ancien directeur du Centre de design de l’UQAM et passionné notoire de l’affiche. "On a fait faire une première sélection de 2000 affiches par certains de nos étudiants, en fonction des qualités graphiques et de l’intérêt du sujet, avant d’en retenir 750 pour l’exposition", relate Marc H. Choko. Ces affiches ont ensuite été regroupées par thèmes et par lieux d’exposition, retraçant ainsi 25 ans de vie culturelle et sociale à Montréal: les annonces de films à la Cinémathèque, celles de concerts au Café Campus, les affiches militantes à l’Écomusée du fier monde, etc.
En visitant les 15 lieux d’exposition (dont les dates d’ouverture s’échelonnent tout au long de l’année, jusqu’en décembre), on se rendra compte de la grande variété de styles et de techniques qui caractérise l’univers de l’affiche. On peut identifier des mouvements, comme l’école suisse, d’un graphisme rigoureux, ou l’école polonaise, plus artisanale, à l’image d’un Alfred Halasa. On peut aussi deviner des tendances: délaissé dans les années 1990, du fait des facilités de traitement offertes par l’ordinateur, le dessin revient en force dans les années 2000, inspiré notamment par la mode du graffiti. "Paradoxalement, comme le souligne Marc H. Choko, les communications virtuelles n’ont pas amené l’uniformisation à laquelle la mondialisation nous a habitués; en fait, chacun a son style". Louise Marois et Mario Mercier (Orange Tango) ont beau intégrer des photographies dans leurs créations, leurs styles sont très différents. Même chose pour Alfred Halasa, Laurent Pinabel et Lino, dont les traits de crayon n’ont rien à voir les uns avec les autres…
Outre les archives de Publicité sauvage, le commissaire a demandé à 16 artistes parmi les incontournables et ceux de la relève prometteuse de composer chacun trois maquettes inédites pour l’événement. Ce sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir le style caractéristique des talents d’hier, d’aujourd’hui et de demain (Claudie Grenier-Côté, Charlotte Demers-Labrecque, Sébastien Martineau, Tania Chiarotto/Labourlab et Elizabeth Laferrière).
Les plus mordus d’entre nous pourront se procurer le livre de l’exposition, un ouvrage de 300 pages présentant une sélection de 400 affiches de l’exposition, la biographie des 16 affichistes invités, sans oublier une petite histoire de l’affichage à Montréal.
Liste des expositions: www.publicitesauvage.com/uploads/pdf/programmation-expo.pdf