Jusqu’au 22 avril, deux expositions fort intéressantes prennent l’affiche à la Galerie d’art de l’Université Carleton: Available Light, d’Erin Shirreff, et All in the Family, de Milutin Gubash.

La première présentation consiste en un corpus d’oeuvres variées (photos, vidéos et sculptures) portant sur l’étude de l’objet, non pas pour sa signification culturelle, mais pour ses qualités intrinsèques d’objet. Chaque pièce invite donc à une contemplation dans la durée. Le spectateur sera, entre autres, intrigué par la série Monograph, où des clichés pliés en leur centre, bombés comme s’il s’agissait de livres ouverts, se transforment en sculptures, oscillant entre la deuxième et la troisième dimension selon la perspective adoptée. La vidéo UN 2010, quant à elle, constitue un montage en boucle de nombreuses photos de l’édifice des Nations Unies, à New York, prises par l’artiste et puisées à même les bouquins et le Web. Shirreff a ensuite re-photographié ces images dans des conditions d’éclairage différentes pour en faire une séquence imparfaite du point de vue technique, mais révélatrice de sa propre conception.

De son côté, l’exposition de Gubash rassemble des ouvrages produits ces 10 dernières années et inspirés d’une recherche sur l’identité du créateur. On y trouve des peintures, des photos et des oeuvres vidéographiques, sans doute les plus captivantes parce qu’elles se rattachent au courant actuel par leurs références à la téléréalité et à la dominance d’Internet. La pièce Born Rich, Getting Poorer, suite narrative qui reprend le format des sitcoms, suit le personnage principal (joué par Milutin) dans sa quête identitaire avec humour et cynisme. Le témoin appréciera également le montage des courtes vidéos, aussi amusantes qu’hétéroclites.