Passages : Vu au Musée des beaux-arts de Sherbrooke
Dominic Tardif
"J’ai pressé avec force mes doigts sur mes yeux afin de cerner d’une couleur violente la flaque d’obscurité", écrit la grande dame Margaret Atwood, que reprend à son compte Lisa Tognon dans l’exposition Passages. On ne saurait mieux décrire l’effet que produisent sur le regardeur ces imposants papiers blancs que découpent dégoulinures, dessins et brûlures comme s’insinue la lumière entre deux lattes d’un store. En citant une série de poètes (Paul Chanel Malenfant, Clarice Lispector), l’artiste tisse un réseau de correspondances salutaires conférant à ses oeuvres abstraites et éthérées, un sens inédit à longuement méditer. Au Musée des beaux-arts de Sherbrooke jusqu’au 10 juin.