1re Biennale internationale d’art numérique : Avantage numérique
C’est la 1re Biennale internationale d’art numérique. Vingt-six lieux et près de cinquante artistes sont au rendez-vous. Une liste remarquable.
Pour l’instant, une seule exposition a débuté (au Musée des beaux-arts), mais dès cette fin de semaine, plusieurs ouvriront leurs portes. Le 26 avril à 17h30 aura lieu le vernissage de La chute de Chantal Dupont à l’Agora Hydro-Québec de l’UQÀM. Le 27 à 17h, ce sera celui d’Instrumentation de Peter Flemming chez Skol. Le 28, ce sera au tour du centre Oboro de présenter l’installation sonore de Zimoun. Le 2 mai, dans l’ancienne École des beaux-arts de Montréal seront présentées six oeuvres d’artistes français. Le 3, c’est Jean-Pierre Aubé qui dévoilera son Electrosmog au Centre Clark. Et il faudrait aussi parler de la présentation de l’Allemand Carsten Nicolai au Musée d’art contemporain (dès le 5 mai), de celle de Ryoji Ikeda à DHC (à partir du 13 juin)…
Grâce à un tel événement, Alain Thibault, directeur artistique de la BIAN, permet à Montréal d’accentuer son importance comme ville incontournable du domaine des arts numériques. Il est à noter combien cette biennale est rassembleuse, ayant su intégrer un nombre impressionnant de musées, de centres d’artistes et de maisons de la culture… Un exemple à suivre.
Voir programmation sur www.bianmontreal.ca
Pièce détachée
Au Musée des beaux-arts, l’adaptation de trois scènes (tirées du chapitre "Thomas") du "spectacle-fleuve" Lipsynch de Robert Lepage déçoit. Pourtant, le dispositif de l’installation vidéo Fragmentation pique la curiosité. Grâce au système ReACTOR (conçu par Sarah Kenderdine et Jeffrey Shaw), composé de six écrans et de lunettes 3D, le visiteur peut tourner autour d’une scène centrale. Selon l’angle où il se place, il verra comment il y a mise en scène et même illusion visuelle. Des neuf heures que dure Lipsynch, il ne reste ici que 11 minutes qui donnent à voir "l’alcoolisme d’un neurochirurgien, une performance dans un club de jazz et une rupture sous alcool". Malgré ce résumé, le spectateur aura du mal à suivre le propos (un passage en allemand n’aide guère) et la finalité de ce récit tronqué…
Une intro plus complète sur Lipsynch aurait-elle été nécessaire? L’extrait choisi est-il en lui-même si porteur de sens? Nous sommes restés sur notre faim, bien que nous ayons bien compris que Fragmentation tente de nous plonger dans la réalité de la vie, dans la complexité de son entièreté parfois opaque.